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Transports : le gouvernement n’a pas encore passé la seconde – Blog Le Monde (Blog)

La prophétie de Frédéric Cuvillier est-elle en train de se concrétiser ? En refusant de rester au gouvernement lors du remaniement du mois d’août, l’ancien ministre des transports avait expliqué « ne pas disposer » d’une capacité d’action suffisante « et de l’autonomie nécessaire à la réussite d’une politique cohérente porteuse d’espoir pour nos territoires et nos concitoyens ».

Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, du Développement durable et des Transports en mai 2014. | AFP/PIERRE ANDRIEU

Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et des Transports en mai 2014. | AFP/PIERRE ANDRIEU

Au Monde, il avait précisé ne pas avoir à son poste « les leviers pour faire bouger les choses » sous la tutelle de la ministre de l’environnement Ségolène Royal, et réclamé en vain un ministère de plein droit.

Ecotaxe : doublement enterrée

L’enterrement brutal par Ségolène Royal de la seconde « écotaxe », le « péage de transit poids lourds », qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2015, confirme la mainmise de l’ancienne candidate à la présidentielle sur le portefeuille des transports… au détriment des engagements de son propre gouvernement.

En 2013 à Matignon, Jean-Marc Ayrault avait jugé « nécessaire » la mise en oeuvre d’une écotaxe « corrigée » Promesse en doute de François Hollande, après l’abandon de sa première version en réponse au mouvement des bonnets rouges. Il y a encore quelques semaines, le nouveau secrétaire d’Etat aux transports Alain Vidaliès assurait que le péage poids lourds ne serait pas « reporté sine die ». L’annonce de Ségolène Royal a donc de quoi surprendre.

Frédéric Cuvillier avait déjà dénoncé l’action de sa ministre de tutelle dans l’élaboration de la taxe poids lourds. Il avait évoqué une « distorsion supplémentaire » à l’encontre des routiers étrangers qui n’avait plus rien à voir avec la « couverture universelle des territoires » visée par l’écotaxe première version.

Autoroute : le cafouillage

Revenue à la case départ, la ministre de l’environnement doit désormais trouver de quoi compenser les 2 milliards d’euros de manque à gagner liés à la suppression du péage poids lourds, qui devaient notamment servir à financer une série de projets routiers. Pour se faire, elle s’est appuyée sur une promesse de campagne du candidat Hollande sur les tarifs autoroutiers… quitte à bouleverser le calendrier gouvernemental.

Sur RTL, Ségolène Royal a expliqué vouloir récupérer « les 20 euros de trop » perçus par les sociétés d’autoroute sur chaque centaine d’euros encaissée aux péages en prélevant leurs profits : 10 euros pour financer les infrastructures (et donc remplacer l’écotaxe), 10 euros pour faire baisser les tarifs au péage.

Pendant la campagne, François Hollande promettait d’ »aborder rapidement la question de l’évolution des prix des péages avec l’ensemble des parties prenantes » Promesse en doute de François Hollande. Les discussions engagées fin 2012 par l’Etat avec les concessionnaires autoroutiers ne portaient pourtant pas sur ce sujet. Elles visaient à mettre sur pied  un « plan de relance » donnant-donnant consistant à prolonger les concessions d’exploitation des autoroutes au-delà de leur durée initiale, en échange d’un engagement des concessionnaires pour 3,3 milliards d’euros de travaux – ce qui permettrait théoriquement de créer 15 000 emplois.

Ce n’est que depuis la remise d’un rapport au vitriol de l’Autorité de la concurrence, le 18 septembre, que le gouvernement a décidé de passer à l’action sur les tarifs des péages. Le ministre de l’économie Emmanuel Macron promettait ainsi des « propositions concrètes » pour le mois de novembre.

Ségolène Royal l’a donc devancé en proposant le 14 octobre d’imposer la gratuité des autoroutes le week-end. Une piste « pas travaillée », selon le chef des députés PS, Bruno Le Roux, et immédiatement écartée par Matignon, qui la juge inapplicable. Le gouvernement réfléchirait plutôt à renforcer ses contrôles existants sur les prix des péages, pour s’assurer qu’ils correspondent bien aux investissements réalisés sur les infrastructures.

Carburant : la hausse

Pour récupérer une partie des recettes perdues de l’écotaxe, le gouvernement va donc augmenter la fiscalité sur le diesel appliquée aux transporteurs routiers, de 4 centimes par litre au 1er janvier 2015. Une hausse qui devait déjà s’appliquer aux automobilistes lambdas, mais dont les professionnels devaient initialement être exemptés pour cause d’écotaxe.

La mesure découle de la montée en puissance de la taxe carbone Promesse tenue de François Hollande, entrée en vigueur au printemps dernier, ainsi que d’une hausse exceptionnelle des taxes sur le diesel.

De quoi alourdir les prix à la pompe de 2,40 € pour un plein de 60 litres, selon Le Parisien. Un choix bien éloigné des préoccupations du début de quinquennat : à l’été 2012, après avoir renoncé à encadrer les prix des carburants Promesse brisée de François Hollande, le gouvernement avait décidé de faire baisser de 6 centimes les prix à la pompe. Il avait par la suite annoncé une mesure « anti-hausse » pérenne, pour éviter les effets de yo-yo. Un dossier resté au point mort. 

» La promesse oubliée : mettre fin à la « fracture territoriale dans les transports »

Le candidat Hollande voulait mettre fin à la « fracture territoriale dans les transports », en donnant la priorité à la qualité des « trains du quotidien » Promesse pas encore tenue de François Hollande. C’est la ligne suivie par son gouvernement, qui a décidé à l’été 2013 de mettre fin à la politique du « tout-TGV ». Une décision soutenue par la Cour des comptes, qui s’apprête selon le site spécialisé Contexte à livrer un rapport très critique sur la faible rentabilité des six lignes à grande vitesse (LGV) françaises.

En plus des trois LGV déjà en chantier (Est, Bretagne et Tours-Bordeaux), le gouvernement n’a conservé qu’un seul projet : la prolongation Bordeaux-Toulouse, prévue pour l’horizon 2030.

Au printemps 2014, il a fait voter une réforme ferroviaire Promesse en cours de réalisation de François Hollande très impopulaire auprès de certains syndicats de cheminots, qui réunit à nouveau la SNCF et Réseaux Ferrés de France dans une holding, comme François Hollande le souhaitait. Frédéric Cuvillier, qui portait le dossier à l’Assemblée, a d’ailleurs conquis à ce moment le titre du « ministre le plus courageux », décerné par trois ex-collègues du gouvernement.

En revanche, rien n’a avancé sur la préparation de l’ouverture à la concurrence des TER, imposée pour 2019 par la Commission européenne. François Hollande voulait mettre en place des expérimentations avec les régions volontaires, mais celles-ci ne semblent pas pressées.

Maxime Vaudano & Corentin Dautreppe

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Source Article from http://luipresident.blog.lemonde.fr/2014/10/20/transports-le-gouvernement-na-pas-encore-passe-la-seconde/
Source : Gros plan – Google Actualités

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