Depuis le Palais des Congrès à Paris
A l’heure où la France s’apprête à entrer doucement dans l’hiver, le Tour de l’été prochain est dévoilé à Paris. Et comme à l’accoutumée, c’est dans la capitale française, le 26 juillet, que l’on connaîtra le successeur de l’Italien Vicenzo Nibali pour cette 102e édition.
Un début aux Pays-Bas pour la sixième fois
Le tracé du Tour 2015.
ASO
Une édition qui fait la part belle aux grimpeurs et qui pourrait donc privilégier le coureur de la formation kazakh Astana (actuellement dans la tourmente pour cause de plusieurs coureurs contrôlés positifs ces derniers temps) pour un doublé. Mais comme souvent, la route sera semée d’embûches avant de savourer une nouvelle victoire.
Pour la sixième fois dans l’histoire de la Grande Boucle, le Tour de France 2015 s’élancera des Pays-Bas, à Utrecth, qui attend cet événement depuis 2002. Avec 3 344 kilomètres au compteur, impossible d’explorer tout le territoire. « Un Tour de France qui épouserait les frontières ferait plus de 5000 km », explique Christian Prudhomme, le directeur du Tour.
Du coup, il sera coupé en deux et après avoir exploité le nord-ouest du pays jusqu’en Bretagne, patrie du vélo, les coureurs seront transférés en avion jusqu’aux Pyrénées (trois journées sur place), où une arrivée à la Toussuire les attend, avant d’escalader les cols alpestres et les mythiques 21 lacets de l’Alpe d‘Huez, l’avant dernière journée. Au total, quatre journées seront consacrées aux Alpes avec trois arrivées au sommet. « On a voulu rapprocher les montagnes de Paris pour un maximum de suspense », lance Prudhomme.
Mais le Tour de France ne s’arrête pas à l’Alpe d‘Huez, au Galibier ou encore au col du Glandon. Avant de donner les derniers coups de pédale, le peloton devra comme en 2014 emprunter treize kilomètres des pavés de Paris-Roubaix. « Le meilleur coureur du monde doit être capable d’aller partout », martèle Christian Prudhomme.
Se battre sur tous les terrains
Et les leaders devront aussi se méfier des neuf premières étapes de plaine où l’on retrouvera le système des bonifications à l’arrivée. « On doit voir les prétendants à la victoire finale se battre dès le début », dit Christian Prudhomme. Ce qu’ils feront notamment lors de la troisième étape dans le mur de Huy (1,3 km à 10 % de moyenne avec un passage à 26 %), célèbre arrivée de la classique belge : la Flèche Wallonne. Celui qui domptera le Mur devrait faire partie des acteurs majeurs de cette édition 2015.
Depuis quelques années, le Tour de France propose de moins en moins de contre-la-montre. Un exercice qui a permis à Miguel Indurain de remporter cinq Tours de France de 1991 à 1995. Avec un chrono individuel de 14 km à Utrecht (on n’avait pas vu si peu de kilomètres dans l’exercice solitaire sur un Tour de France depuis 1936) le premier jour et un de 28 kms par équipe entre Vannes et Plumelec le dimanche 12 juillet, les rouleurs n’auront pas comme en 2012 avec le Britannique Bradley Wiggins, l’occasion de creuser de grands écarts.
En 2014, deux coureurs français étaient montés sur le podium. Trente ans après la victoire de Bernard Hinault, la France à tout un hiver et un printemps pour rêver à la victoire de l’un des siens.
Les réactions des trois premiers du Tour de France 2014
Vicenzo Nibali, vainqueur du Tour de France 2014 : « C’est un Tour bien dessiné. Sans doute la première semaine sera très nerveuse et difficile. On va certainement avoir du vent et cela va nous prendre beaucoup d’énergie. Et en plus il y aura une étape importante avec des pavés (3e étape). Le Tour ne laisse rien au hasard et il faut prendre au sérieux ces étapes importantes de la première semaine. Évidemment la deuxième partie du Tour avec la montagne est aussi importante. L’arrivée en haut du Plateau de Beille (12e étape) comme l’Alpe d’Huez à la veille de l’arrivée finale sur les Champs-Élysées peuvent être décisives. »
Jean-Christophe Péraud, deuxième du Tour de France 2014 : « C’est un Tour de France sans trop de contre-la-montre et cela ne me plaît pas forcément. Un chrono long pourrait me permettre de faire mon retard sur certains purs grimpeurs. Le chrono de 14 kms lors de la première journée ne devrait pas permettre de faire de gros écarts. Mais je crois qu’il y en aura pour tout le monde à condition de bien passer la première semaine. C’est bien d’avoir l’Alpe d’Huez la veille de l’arrivée finale. »
Thibaut Pinot, troisième du Tour de France 2014 : « La première semaine est piégeuse pour les favoris avec le vent et les pavés. Il va falloir faire attention. Je trouve ce Tour superbe sur la deuxième partie, mais la première me paraît assez dangereuse. C’est vraiment un Tour pour grimpeur qui va se jouer dans les Pyrénéens et dans les Alpes. Dans les Alpes les étapes seront courtes. Ce qui va favoriser les attaques et les échappées. C’est mieux pour le spectacle et pour nous aussi. Refaire troisième ce serait déjà bien. »
Propos recueillis par Farid Achache
Source Article from http://www.rfi.fr/sports/20141022-tour-france-2015-fcyclisme-velo-parcours-pays-bas-grimpeurs/
Source : Gros plan – Google Actualités