Les obsèques de la chanteuse et comédienne Patachou, morte le 30 avril à 96 ans, se sont tenues jeudi à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) en présence des proches et admirateurs de cette figure de la chanson d’après-guerre.
Entre 200 et 300 personnes avaient pris place dans l’église Saint-Justin, parmi lesquelles Michou, icône des nuits parisiennes, le chanteur Hervé Vilard, ainsi que le député-maire UMP de la ville Patrick Balkany et sa femme Isabelle.
A l’entrée, un registre recueillait les hommages à Henriette Lesser, le vrai nom de Patachou: « Comme dit la chanson, nous nous reverrons un jour ou l’autre », a écrit une Parisienne, Marie-Pierre. Monique, une habitante de Levallois, a salué « une grande dame de la chanson française ».
« C’est l’hommage qu’elle aurait voulu, ouvert au public », a dit son fils unique, Pierre Billon, directeur artistique, parolier et compositeur, qui a travaillé avec Michel Sardou et Johnny Hallyday.
« Ma petite maman, toi qui détestes la campagne, je pense que tu vas t’ennuyer dur sur ton nuage. Mais là-haut, tes amis, tes amours, tes amants éventuels t’attendent », a-t-il dit, ému, devant l’assistance lors de la cérémonie qui a duré une heure.
Des applaudissements ont accompagné la sortie du cercueil. L’inhumation devait avoir lieu ensuite au cimetière parisien du Père-Lachaise.
Patachou était l’une des voix les plus gouailleuses de la chanson française d’après-guerre, qui avait tenu un célèbre cabaret parisien à Montmartre avant de se lancer elle-même sur les planches.
Cette fille d’artisan, d’abord dactylo puis employée d’usine, prend en 1948 la direction d’un cabaret-restaurant à Montmartre, avec son mari Jean Billon, dont elle fait rapidement un rendez-vous de la nuit parisienne.
« Chez Patachou » a vu débuter de très nombreux artistes comme Jacques Brel ou Georges Brassens, avec lequel elle a interprété « Maman, papa » en duo.
Hugues Aufray ou Michel Sardou se sont aussi produits dans ce haut lieu de la chanson populaire qui a fermé ses portes dans les années 70.
Soutenue par Maurice Chevalier, Patachou a pris ensuite elle-même le micro, avec un répertoire de chansons réalistes (« La complainte de la Butte », « Gamin de Paris ») ou de ritournelles légères (« le Tapin tranquille », « Douce Marijane »). Interprète à la voix rauque et chaude, son « Bal chez Temporel » est resté célèbre tout comme « La Bague à Jules » ou « Toutes les femmes de mon mari ».
Elle s’est aussi produite à l’étranger, obtenant parallèlement des petits rôles au cinéma (1954) dans « French Cancan » de Renoir et « Napoléon » de Guitry.
Après avoir mis un terme à sa carrière de chanteuse, à partir des années 1980, Patachou a été plus présente au cinéma et à la télévision. Elle était Officier de la légion d’honneur et Commandeur des Arts et lettres.
07/05/2015 17:03:25 – Levallois-Perret (AFP) – © 2015 AFP
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