► Quel intérêt ?
Ceux qui verront sans doute le moins de différence sont les Parisiens intra-muros, détenteurs du pass zone 1-2. Depuis le 1er janvier 2015, leur pass est déjà passé de 67,1 euros à 70 euros. Mais ils pourront maintenant accéder, pour le même prix, à toute l’Ile-de-France. La mesure va en revanche faire faire d’importantes économies aux Franciliens, estimées pouvant aller jusqu’à environ 500 euros pour les abonnés les plus excentrés, en zone 5. Un sacré gain en matière de pouvoir d’achat.
► Pourquoi cette mesure ?
Cette tarification unique était une promesse électorale de la majorité régionale PS-EELV. Elle devrait bénéficier à 4 millions de personnes, dont 1,5 million de bénéficiaires de tarifs sociaux. Le tarif unique, présenté comme une « première mondiale » à l’échelle d’une région, a été adopté en décembre 2014 par le Stif, malgré l’opposition des administrateurs de droite. Mais pour la majorité de gauche, « cette révolution du passe unique » est un « facteur d’unité régionale », un « vecteur de transition écologique », et un « formidable outil de redistribution de pouvoir d’achat ».
► Quels problèmes soulevés ?
Mais à droite, les doutes portent sur le financement de la mesure : des pass Navigo moins chers pour 4 millions de personnes, c’est aussi sacrément moins d’argent dans les caisses. Le coût du pass Unique est estimé à 400 millions d’euros, un chiffre contesté par la droite. Comment combler le manque à gagner ? Le financement sera réparti entre les entreprises qui ont subi une hausse du versement transports (VT), ce qui devrait rapporter 210 millions. La Région complète l’enveloppe. Mais dans une tribune, publiée en décembre dernier sur le Huffington Post, des parlementaires UDI et UMP avaient dénoncé un « cadeau empoisonné », qui va engendrer « immanquablement des impôts en plus et des investissements en moins ».
► Les réactions des voyageurs ?
Pour la plupart des utilisateurs, la mesure va « dans le bon sens ». « C’est une très bonne idée », commente ainsi Lucas sur le blog de la Ligne L du Transilien. « Il faut tenir compte du déséquilibre énorme de service proposé en zones 1-2 par rapport aux zones restantes, à la fois sur la régularité (métro comparé au RER/TER) et sur la densité. Etant sur Paris, je consomme beaucoup plus les transports en commun que lorsque j’étais en dehors. C’est donc totalement normal qu’il y a cette équilibrage qui est à la fois social (se faire 1 h 30 de transports aller + retour ce n’est pas un choix) et normal en raison de la différence d’utilisation. »
Mais certains s’inquiètent aussi des aspects négatifs, notamment l’afflux possible de nouveaux voyageurs sur des lignes déjà très utilisées. « Le réseau étant déjà à saturation, comment la SNCF compte-t-elle faire pour transporter le supplément de voyageurs que la mesure va faire venir ? », questionne Romu. Là-dessus, le Stif rappelle le vaste plan de modernisation et d’augmentation de l’offre de transport qui est lancé. « Depuis dix ans, le nombre d’utilisateurs des transports a augmenté de 20%. Les gens laissent leur voiture, et peuvent le faire car on a développé très fortement l’offre : rajouts de trains, nouvelles lignes de tramway, prolongement de quelques lignes de métro », rappelle le service communication du Stif.
Et ce n’est pas fini. En cours et à venir, des prolongements de métros, du RER, notamment le E qui en passant à l’avenir par la Défense, devrait décharger la ligne A de 20% de ses voyageurs… Mais si les travaux sont programmés, tout ne sera pas fini avant quelques 5 à 7 années. En attendant, le Stif rappelle que les rames sont remplacées par des trains à double étage.
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Source Article from http://www.metronews.fr/paris/pass-navigo-unique-a-partir-du-1er-septembre-ca-change/mohz!MEyfZINyGMRTY/
Source : Gros plan – Google Actualités
