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Le soulier bicolore mythique de Chanel fête ses soixante ans – Madame Figaro

La mode est une succession de petites et de grandes histoires. De fulgurances et d’objets cultes. De talents éphémères et de personnages voués à l’immortalité. Parmi ces derniers, il en est un, justement, à qui l’on doit autant de grandes histoires que d’objets cultes. Ou plutôt une. Son nom : Gabrielle Chanel, bien évidemment. De la petite robe noire au tailleur de tweed en passant par cette persistance à libérer les femmes de toute oppression stylistique et son obsession à faire du confort un élément aussi essentiel qu’esthétique, Coco a sans doute fait avancer la mode plus que tout autre. Et même, le jeu de mots est facile au regard du sujet du jour, à pas de géant : en 1957, la créatrice ajoute une note supplémentaire à l’allure des femmes en imaginant des souliers bicolores. Très exactement des slingback, comprenez des escarpins à brides, en chevreau beige et noir. Il n’en fallait pas plus pour que la petite histoire (après tout, ce ne sont que des chaussures, direz-vous) se mette en marche pour devenir grande.

Les inséparables, Gabrielle Chanel et Serge Lifar. Et une version sporty des souliers bicolores imaginés en 1957 par la créatrice.

À l’époque, les souliers sont monochromes, forcément assortis aux couleurs des tenues qu’ils accompagnent, sans possibilité de s’éloigner de cette étiquette aussi rigide que surannée. Mais voilà, Coco avait en prime une explication imparable : « on part le matin avec une beige et noir, on déjeune avec la beige et noir, on va à un cocktail avec la beige et noir. On est habillée du matin au soir ! » D’autant que l’objet est d’un confort idéal : campé sur un talon carré de 5 cm pour pouvoir marcher longtemps, le modèle est également maintenu par une bride à l’arrière du pied. Détail ultime, sa pointe a été voulue en cuir noir pour rehausser son graphisme mais aussi (surtout ?) pour le protéger des injures de la météo et de la rue. Malin.

La slingback version 2015, ou quand le luxe va à l’essentiel

Alors que Catherine Deneuve, Delphine Seyrig, Romy Schneider, Brigitte Bardot, Jeanne Moreau ou Jane Fonda ne les quittent plus, Gabrielle Chanel fait grandir cette nouvelle famille de souliers : avec l’aide du bottier Massaro, la bride devient tout d’abord élastique, puis de nouveaux duos de couleurs voient le jour, beige à bout marine, marron ou doré. Le bout devient plus pointu ou, à l’inverse, s’arrondit, un nœud apparaît, puis du satin, du cuir argenté. Le talon devient encore plus massif pour s’alléger quelques années après. Une version inspirée des sneakers déboule même. « Avec quatre paires de chaussures, je peux faire le tour du monde » affirmait Coco. On comprend mieux comment.

Avec Karl Lagerfeld aux commandes depuis 1983, le soulier bicolore se transforme sans arrêt. Ballerine, cuissarde, low boot, espadrille, escarpin réchauffé d’une chaussette, la bride ramenée autour de la cheville, les couleurs inversées ou choisies dans des teintes et des matières toujours plus rock’n’roll (dentelle, PVC, tweed évidemment), le talon rhabillé de cristal de roche… Les versions se suivent et ne se ressemblent jamais.

Prêt-à-porter Chanel automne-hiver 2015-2016 : la slingback fait son grand retour chez Chanel.

Cet hiver, le créateur a pris son monde à contre-pied et réintroduit une slingback plus vraie que nature, avec talon carré de 5 cm et bride sur l’arrière. Il en a carrément chaussé tout son défilé prêt-à-porter, des jeans slim en cuir aux robes du soir les plus évanescentes, en passant bien sûr, par les tailleurs iconiques. « L’escarpin slingback devient la chaussure la plus moderne et fait de belles jambes » commentait-il alors en backstage. Presque un manifeste de mode voulant prouver, soixante ans plus tard que ce soulier est le caméléon par excellence, capable de se fondre dans n’importe quel look, pour n’importe quelle occasion. Un objet intemporel, qui se veut unique paire du dressing féminin ? Peut-être. Il rentre en tout cas parfaitement dans cette mouvance actuelle qui veut que le vrai luxe aille à l’essentiel, se débarrasse du superflu, de cette fameuse fast fashion qui, peu à peu, tend à s’essouffler.  

Alors, même s’il a récemment déclaré, à l’occasion de l’inauguration à Londres de l’exposition Mademoiselle Privé organisée par Chanel, que Coco n’aurait sans doute pas du tout aimé son travail, on se dit que pourtant, sa philosophie qui mêle confort, sens pratique et incroyable vision esthétique, est bien dans les pas de celle de son illustre prédecesseur…

En images, la slingback à travers les modes : 

Ines de la Fressange pour Chanel
Ines de la Fressange pour Chanel

La campagne automne-hiver 1983-1984, présentant la toute première collection de Karl Lagerfeld chez Chanel, faisait elle aussi la part belle au soulier bicolore.

Photo Helmut Newton / Chanel

Défilé haute couture Chanel automne-hiver 1986-87
Défilé haute couture Chanel automne-hiver 1986-87

Haute couture automne-hiver 1986-1987 : bicolore, de la tête aux pieds. Une silhouette aussi essentielle qu’intemporelle.

Photo presse Chanel

Prêt-à-porter automne-hiver 2015-2016
Prêt-à-porter automne-hiver 2015-2016

Prêt-à-porter Chanel automne-hiver 2015-2016 : la slingback fait son grand retour chez Chanel.

Photo presse Chanel

Prêt-à-porter Chanel automne-hiver 2015-2016
Prêt-à-porter Chanel automne-hiver 2015-2016

Prêt-à-porter Chanel automne-hiver 2015-2016 : et on la porte autant avec un jean qu’avec un tailleur en tweed.

Photo presse Chanel

Romy Schneider

Gabrielle Chanel et Serge Lifar

Collection des Métiers d’Art Paris-Salzburg 2014-2015

La slingback de Chanel est de retour

Prêt-à-porter Chanel printemps-été 2015

La slingback de Chanel est de retour

Haute couture Chanel printemps-été 2013

Collection des Métiers d’Art Paris-Bombay 2011-2012

Haute couture Chanel automne-hiver 2009-2010

Gabrielle Chanel et Serge Lifar

En vidéo, les coulisses de la fabrication de l’escarpin bicolore signé Chanel : 

À lire et à voir aussi : 

Exposition « Mademoiselle Privé » : 17 célébrités posent pour Karl LagerfeldFashion Week : embarquement sur Chanel AirlinesLe talon prend le large

Source Article from http://madame.lefigaro.fr/style/le-pas-en-avant-du-soulier-bicolore-141015-98910
Source : Gros plan – Google Actualités

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