L’Apple Watch paraît, sur le papier, disposer de tous les atouts pour séduire les annonceurs.
Un design épuré reprenant les codes de l’horlogerie de luxe, des fonctionnalités nombreuses (envoi de SMS, contrôle à distance d’objets connectés…) et surtout un écran qui sera consulté des dizaines ou des centaines de fois par jour. Sur le papier, l’Apple Watch paraît disposer de tous les atouts pour séduire les annonceurs qui pourraient vouloir s’inviter sur ce nouvel objet du quotidien. Sur le sujet, les agences média et les observateurs spécialisés ont cependant encore des avis contrastés.
Le succès commercial de ce nouvel objet n’est déjà pas encore garanti. « L’Apple Watch offre peu de fonctionnalités qu’un smartphone ne soit pas en mesure de fournir. Et au bout d’un an, sa technologie deviendra obsolète et il faudra changer de montre : on ne peut donc pas parler d’un achat win/win pour le consommateur », analyse Vincent Grégoire, spécialiste des tendances chez Nelly Rodi. Je ne vois que deux exceptions – le Moyen-Orient (notamment Dubaï, Abu Dhabi, le Quatar…) et la Chine – où tout ce qui est siglé Apple est synonyme
de statut social élevé, de modernité et de « coolitude »…Dans ces pays-là, l’Apple Watch sera probablement « l’objet à avoir » et pourra attirer l’intérêt des annonceurs luxe, fashion et joaillerie… ».
Créer des applications
Sébastien Danet, patron du groupe de conseil média ZenithOptimedia France (Publicis Group) et du nouveau réseau média mondial Blue 449, est plus nuancé : « Le modèle économique d’Apple repose d’abord sur la vente des produits qu’il fabrique. L’inverse de Google, dont l’essentiel des ressources provient de la publicité. En revanche, leur récent partenariat dans le programmatique montre qu’ils souhaitent accélérer dans cette voie. Et à ce titre, ils disposent d’une chose qui vaut de l’or : les informations des millions de comptes iTunes et la capacité de tracker leurs utilisateurs sur l’ensemble des « iDevices »… dont l’Apple Watch.» Des informations que certains annonceurs pourraient avoir envie d’exploiter directement en créant des applications ou indirectement en greffant des messages publicitaires sur des services disponibles sur la « watch ».
Mais qui sera tenté d’investir sur un espace publicitaire aussi réduit ? Pas mal d’annonceurs, selon le président de ZenithOptimedia France, issus du luxe et de la mode, de l’hygiène-beauté, du tourisme, de la banque et de l’assurance. Mais aussi de la santé, l’une des principales fonctionnalités offertes par l’Apple Watch.
Eviter d’être intrusif
« A condition toutefois de respecter deux règles de base, avertit Raphaël de Andreis, directeur général du groupe Havas Media France. Il faut se situer dans une logique de « push notification », c’est-à-dire consentie par le consommateur. Par ailleurs, cette communication doit avoir un caractère à la fois « serviciel » (en clair, rendre service à l’utilisateur) et contextuel.
A compter de là, il existe un vrai potentiel publicitaire pour l’Apple Watch autour de l’industrie du commerce de détail, et surtout du bien-être et de la santé », estime-t-il. Même s’il semble clair que le modèle économique d’Apple, restera fondé sur la priorité accordée aux ventes et à l’orchestration d’un système clos sur lui-même plus que sur le développement d’un écosystème favorable aux annonceurs.
Source Article from http://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/0204250992545-lapple-watch-futur-piege-a-pub-1105015.php
Source : Gros plan – Google Actualités