Il s’en est fallu de peu. Avril, mois historiquement le plus performant pour le Cac 40 (+2,6% en moyenne sur la période 1988-2014, contre +2,06% pour décembre), s’achève cette année sur un léger gain de 0,26%, incluant une hausse de 0,14% aujourd’hui, portant à 19 fois sur 27 le nombre de fois qu’avril a clôturé sur une note positive depuis la création de l’indice vedette parisien. Ce gain mensuel est néanmoins le plus faible depuis le début de l’année (+1,66% en mars, +7,54% en février, +7,76% en janvier, +18,11% depuis le début de l’année).
Le Cac 40, repassé ce matin sous le seuil des 5.000 points pour la première fois depuis un mois, a repris aujourd’hui, dans de très importants volumes (5,7 milliards), le chemin de celui des 5.100 (5.069,63 points au plus haut du jour), abandonné hier, en dépit de la poursuite de la consolidation à Wall Street. Le Dow Jones (-0,35%) et le S&P 500 (-0,4%) alignent une deuxième séance de baisse d’affilée tandis que le Nasdaq (-0,78%) en est à son quatrième repli. Les valeurs technologiques sont, avec la pharmacie, celles qui ont soutenu la tendance haussière des indices américains depuis le début de l’année et leur ont permis d’inscrire record sur record. Les opérateurs sont donc enclins à prendre des bénéfices sur les secteurs les plus performants à un moment où la Réserve fédérale américaine, la banque centrale du pays, continue de préparer les marchés à une hausse des taux cette année. Hier, à l’issue d’une réunion de politique monétaire de deux jours, les membres du FOMC ont insisté sur le caractère temporaire de la faiblesse de la croissance, consacré hier par la publication d’un PIB dont la progression au premier trimestre a ralenti nettement plus fortement que prévu (+0,2% contre +1% attendu après +2,2% au quatrième trimestre 2014). Voilà qui explique pourquoi aujourd’hui les bons indicateurs économiques en provenance des Etats-Unis ont entraîné de nouveaux dégagements.
L’euro au-dessus de 1,12 dollar pour la première fois depuis deux mois
L’indice PMI, qui mesure l’activité dans la région de Chicago, a renoué avec la croissance en avril. Il ressort à 52,3, en hausse de 6 points, là où le marché espérait 50 points. Un chiffre supérieur à 50 signifie que les entreprises ayant enregistré une amélioration ont été plus nombreuses que celles ayant signalé un ralentissement. Quant à l’indice du coût du travail, il a progressé de 0,7% au premier trimestre (+0,6% attendu). La composante des traitements et salaires s’est également appréciée de 0,7% (+0,6% prévu aussi). Pour leur part, les dépenses des ménages ont augmenté de 0,4% en mars, tandis que leurs revenus sont restés stables. Enfin, les inscriptions au chômage ont reculé de 34.000 à 262.000 la semaine dernière, au plus bas depuis avril 2000, contre 290.000 attendues.
Ces statistiques ont temporairement renvoyé l’euro non loin du seuil de 1,11 dollar, lui qui avait reconquis le niveau de 1,12 ce matin, pour la première fois depuis la fin février, en réaction à des informations de l’agence Bloomberg selon lesquelles la Grèce et ses partenaires européens se sont mis d’accord pour engager des discussions intensives à compter de ce jeudi, avec pour objectif de parvenir à un accord préliminaire dimanche, en vue d’un texte définitif le 11 mai. « Il semble qu’il y ait une dynamique pour agir sur les points les plus brûlants », a déclaré le ministre autrichien des Finances, Hans Joerg Schelling, à l’agence, ajoutant « qu’il y a une claire prise de conscience qu’il nous faut obtenir le plus d’avancées possibles d’ici au 11 mai afin de pouvoir poursuivre les discussions. »
Autre bonne nouvelle de ce côté-ci de l’Atlantique, les prix à la consommation en zone euro sont restés inchangés sur un an en avril, interrompant ainsi un cycle de quatre mois de baisse d’affilée de l’inflation.
Alcatel-Lucent, STMicroelectronics, Vallourec dégringolent
En dépit de la hausse de l’euro face au dollar, Airbus Group prend 2,34% à 62 euros. Le groupe d’aéronautique et de défense a dégagé au premier trimestre un bénéfice opérationnel avant éléments exceptionnels de 651 millions d’euros, en repli de 7%. Le chiffre d’affaires a diminué de 5% à 12,07 milliards, tandis que le bénéfice net a progressé de 80% à 792 millions. L’avionneur confirme ses objectifs annuels et son ambition d’amener le programme A380 à l’équilibre financier cette année.
Lafarge engrange 3,8% à 65,33 euros. Le cimentier a vu son excédent brut d’exploitation progresser de 17% à 403 millions (+14% en comparable). Le résultat d’exploitation courant a augmenté de 40% à 205 millions (+41% en comparable). Le groupe confirme ses objectifs annuels ainsi que son projet de fusion avec Holcim, qui vient de recevoir le soutien d’Eurocement, deuxième actionnaire du groupe suisse.
Lanterne rouge du Cac 40, Alcatel-Lucent dévisse de 9,66% à 3,151 euros, plombé par les résultats trimestriels décevants de Nokia, qui a récemment lancé une offre de rachat sur le groupe franco-américain. A Helsinki, l’action Nokia chute de plus de 10%
BNP Paribas perd 1,59% à 56,44 euros. Le groupe a pourtant annoncé une progression de 17,5% de son bénéfice net à 1,65 milliard d’euros au premier trimestre, grâce notamment à la reprise en zone euro et à la bonne performance de sa division banque de financement et d’investissement (BFI), dont les revenus ont augmenté de 23,7%.
Sanofi plie de 0,39% à 91,2 euros et aligne une troisième séance de baisse d’affilée, toujours dans un mouvement global de prises de bénéfices dans le secteur de la pharmacie. Le laboratoire a vu son bénéfice opérationnel progresser de 11,8% à 2,398 milliards d’euros (+2,1% à taux de change constants), mais la faiblesse du pôle diabète a freiné la croissance. Le groupe table, en outre, sur une baisse des ventes de cette division cette année.
Vallourec dégringole de 9,25% à 21 euros. Le groupe a accusé une perte nette de 76 millions d’euros au premier trimestre, contre un bénéfice de 56 millions un an plus tôt. Le chiffre d’affaires a reculé de 17,2% à 1,05 milliard. De nouvelles mesures de réduction des coûts sont dans les tuyaux. Elles devraient le conduire à supprimer 2.000 postes supplémentaires d’ici à 2017.
Air France-KLM lâche 5,4% à 7,71 euros. Le transporteur a pourtant réduit sa perte d’exploitation à 417 millions d’euros au premier trimestre, contre 445 millions un an plus tôt. La compagnie compte réduire sa dette et diminuer ses coûts cette année, mais n’a fourni aucune prévision pour ses résultats annuels. Pour Commerzbank, la réduction des coûts hors carburant constitue toujours un défi.
STMicroelectronics décroche de 13,29% à 7,12 euros après des prévisions prudentes jugées prudentes. Pour le trimestre en cours, le fabricant de semi-conducteurs vise une croissance séquentielle de ses ventes d’environ 3,5%, à plus ou moins 3,5 points de pourcentage, soit environ 1,76 milliard de dollars, contre 1,84 milliard anticipé par le consensus Bloomberg. Le groupe vise en outre une marge brute comprise d’environ 33,8%, contre 35,1% prévu par le consensus.
Ingenico, sur la première marche du podium du SRD, gagne 7,58% à 112,1 euros après des résultats du premier trimestre que les analystes jugent « excellents ». Le fournisseur de terminaux et de solutions de paiement électronique a affiné à la hausse ses prévisions pour l’ensemble de l’année.
JCDecaux engrange 4,55% à 35,29 euros, dopé par des spéculations sur le prix de la prochaine OPRA destinée à optimiser le bilan. Le titre reste par ailleurs soutenu par une note de Goldman Sachs, passé de « vente » à « achat » sur la valeur. Le broker estimait hier que le groupe est le mieux à même de profiter de la reprise globale du marché de la publicité extérieure. Le titre s’apprécie de 2,12% à 33,78 euros.
Enfin, Dassault Aviation s’adjuge 4,17% à 1.200 euros à la suite de la confirmation par l’Elysée d’une commande de 24 Rafale et de missiles fournis par MBDA.
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Source : Gros plan – Google Actualités
