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"Je n’ai pas pu passer le concours de l’agrégation à cause du RER" – Francetv info

Par Fabien Magnenou

Mis à jour le 02/02/2015 | 16:44 , publié le 02/02/2015 | 16:18

Pour eux, les grilles sont restées fermées. Une cinquantaine de candidats n’ont pas pu tenter leur chance au concours d’entrée interne à l’agrégation, jeudi 29 janvier, à cause de retards sur les lignes du RER A (RATP) – les conducteurs ayant exercé leur droit de retrait – et du RER D (SNCF) – à la suite du déraillement d’un train la veille, comme l’indiquait Le Parisien. « C’est évidemment terrible pour chacun d’eux, individuellement, mais il n’y a aucun recours possible », a déclaré la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, au micro de Radio J, dimanche 1er février.

Francetv info a contacté l’un de ces professeurs lésés. Voici le récit de sa journée cauchemardesque.

« Je suis censé arriver plus d’une heure en avance »

Professeur de mathématiques, Frédéric a réclamé pendant sept ans son congé-formation pour préparer le concours, avant de l’obtenir en avril 2014. A ce titre, il ne perçoit que 85% de son dernier salaire, sans les primes. Depuis les vacances d’été, il travaille d’arrache-pied pour décrocher l’agrégation. « C’est peut-être le concours le plus important de ma vie », résume-t-il.

Il a rendez-vous à 9 heures. A priori, pas de difficulté. « La veille, je suis allé chercher deux billets Mobilis pour les deux jours d’épreuve et je me suis renseigné sur d’éventuelles grèves. » Ce résident de Yerres (Essonne) doit emprunter la ligne D du RER, qu’il connaît bien, avant de changer à Châtelet jusqu’à la Maison des examens, à Arcueil. « Je pars à 7 heures pour anticiper un problème éventuel, ce qui doit me faire arriver plus d’une heure en avance, selon le site de la RATP. » Frédéric a tout prévu, sauf l’imprévu. La veille, une rame d’un TGV Lyria a déraillé, perturbant le trafic sur la ligne D.

« On n’était pas du tout au courant. En gare de Yerres, il n’y a aucune indication. » Certains trains prévus ne passent pas. Qu’importe. Frédéric en trouve un, bondé. « On était tous serrés, sur les nerfs. Je commence à calculer. Même si mon train prend 5 minutes par station, cela donne 20 ou 25 minutes. C’est bon. » A Villeneuve-Saint-Georges, il est totalement bloqué. Il croise une autre candidate à l’agrégation interne de maths. « On ne sait pas trop quoi faire, on sort du train pour chercher un taxi. » En vain. « C’est la grosse panique, je suis hébété. » Toutes les cinq minutes, il jette un coup d’œil inquiet à sa montre. Finalement, il remonte dans un train, descend gare de Lyon et prend le métro pour sauter dans le RER B à Châtelet. Il est 8h45. « Là, on n’arrive pas trop à y croire. »

« Nous sommes une trentaine à pleurer et supplier »

Patatras. « J’arrive à 9h04. Les grilles sont fermées. Nous sommes presque une trentaine en train de pleurer et de supplier le personnel placé derrière. Il n’y a rien à faire. La grille est imposante, il n’y a aucun moyen de l’escalader ou de la contourner. » Avec une dizaine d’autres candidats malheureux, il se réfugie dans un café pour travailler sur une pétition, qui n’a pas encore été envoyée.

« Se retrouver dans cette situation, c’est vraiment humiliant, explique-t-il aujourd’hui. Les enseignants ont l’impression d’être très mal traités par l’Education nationale. Il y a deux poids deux mesures. Quand il y a eu une grève qui menaçait le bon déroulement du bac, les candidats ont eu droit à deux heures de retard. » Cette fois, Frédéric n’en demandait pas tant. « On aurait pu au moins décaler l’heure du début d’un quart d’heure ou d’une demi-heure. C’est une solution humaine, ça ne mange pas de pain », résume le prof de maths.

Il en veut aussi à la SNCF de n’avoir pas tenu les usagers informés. « Si j’avais été averti, j’aurais pris ma voiture, je serais allé ailleurs ! »  Aujourd’hui, le professeur n’a plus aucune solution. « On s’est renseigné. Ça coûterait 5 000 euros de déposer un recours devant le Conseil d’Etat, avec peu d’espoir d’obtenir gain de cause. On a l’impression que tout est verrouillé. » Il souhaiterait casser son congé-formation, afin de revenir enseigner et de poursuivre la préparation l’an prochain. « C’est très difficile. Je n’ai pas du tout le cœur à travailler mes cours d’agrégation, mais il va bien falloir m’y remettre. »

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Source Article from http://www.francetvinfo.fr/france/je-n-ai-pas-pu-passer-le-concours-de-l-agregation-a-cause-du-rer_813929.html
Source : Gros plan – Google Actualités

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