Le POPB va connaître mercredi sa journée la plus chargée de la semaine, avec douze matchs des 16e de finale qui vaudront tous le coup d’œil. Allez, le temps d’un article, comme les sportifs, on va prendre les matchs les uns après les autres.
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GAËL MONFILS (FRA, n°21 mondial) – JOHN ISNER (USA, n°16)Gaël Monfils ne voulait pas jouer le tournoi de Bercy. Vous allez voir qu’il va finir par le gagner. A cause d’un genou douloureux, on n’avait plus vu le Français depuis le 20 septembre et une défaite à Metz face au Portugais Joao Sousa. Hier, ce même Joao Sousa a pris 1 et 4, comme disent les professionnels du secteur (c’est-à-dire 6-1, 6-4), par un Gaël Monfils qui ne comprenait lui-même pas très bien ce qui s’était passé, et n’avait pas l’air de savoir si c’était une bonne chose ou pas. Extraits (attention, c’est un peu décousu) :
« J’ai plus joué pour les gens que pour moi aujourd’hui (…) Ce qui m’a décidé, c’est des discussions, y a un peu de pression, sur le tournoi, sur l’état physique que je peux avoir (…) J’ai beau dire que je vais bien, les gens ont besoin de le voir (…) Le but, c’était quand même de rassurer un peu tout le monde, les journalistes, les fans, les gens, moi. C’est plus Guy [Forget, directeur du tournoi] qui a tout fait pour me faire jouer. J’avais plus envie de ne pas jouer, parce que je m’étais déjà rassuré [sur l’état de son genou]. Cela me rassure encore plus. J’ai eu trois jours d’entraînement et c’est cool de battre un mec avec trois jours d’entraînement et cinq semaines d’arrêt (…) Maintenant, je suis un compétiteur, chaque fois que je suis sur le terrain, c’est pour gagner. Je vais essayer de jouer ma carte à fond, même si j’ai peu de fond. Je vais faire attention à mon corps (…) Ce tournoi va me servir à prendre des points, et peut-être gagner un titre, pourquoi pas ? »
Voici ce que Troisième Balle a cru comprendre : Monfils aurait préféré se ménager pour ne pas risquer de se faire mal au genou avant la finale de la Coupe Davis (21-23 novembre). Mais le public de Bercy veut le voir et, surtout, pour jouer la finale de la Coupe Davis, et il faut montrer à tout le monde que tout va bien. Mais ce serait dommage de se blesser. Mais maintenant qu’il est dans le tournoi, il va le jouer à fond. Bref, Gaël Monfils. Tout ça pour dire que s’il y a un match qui justifie l’achat d’une place ou un abonnement à la dernière minute à Canal + Sport, c’est celui de Gaël Monfils face au canonnier américain John Isner. Il faudra patienter, car ce sera le dernier de la journée (pas avant 20h30), mais ceux d’avant vaudront aussi le coup. Voici pourquoi.
GRIGOR DIMITROV (BUL, n°11) – PABLO CUEVAS (URU, n°34)Parce que Grigor Dimitrov va peut-être gratifier le public parisien d’un double coup de génie, comme il le fit avec le public stockholmois (« stockholmois » ?) :
DAVID FERRER (ESP, n°6) – DAVID GOFFIN (BEL, n°22)Parce que David Goffin, en plus d’être l’une des bouilles les plus incroyables du circuit, est en train d’en devenir l’un des plus fins coups de raquette.
Le Belge de 23 ans a connu une progression étourdissante en 2014 – de 110e à 22e mondial – et reste sur une série de 44 victoires en 47 matchs depuis quatre mois. Certes, beaucoup d’entre elles ont été obtenues dans des tournois de seconde zone. Certes, face à Ferrer, ce sera une autre paire de manche. Mais des deux joueurs, en ce moment, difficile de dire qui est David et qui est Goliath. D’autant qu’ils s’appellent tous les deux David.
RICHARD GASQUET (FRA, n°23) – ROBERTO BAUTISTA-AGUT (ESP, n°15)JO-WILFRIED TSONGA (FRA, n°12) – JURGEN MELZER (n°122)Parce que des Bleus dans l’arène de Bercy, c’est toujours bien, surtout quand ils sont censés faire gagner une Coupe Davis à la France un mois plus tard.
JULIEN BENNETEAU (FRA, n°28) – ANDY MURRAY (GBR, n°8)Parce qu’Andy Murray, peut-être le joueur le plus fort de l’histoire à n’avoir jamais été n°1 mondial, retrouve petit à petit son niveau stratosphérique d’antan, après avoir mis un moment à se remettre d’un opération au dos. Et puis parce que l’Écossais-qui-ne-sourit-jamais (sauf sur sa photo de profil sur le site de l’ATP, où il a, par conséquent, une tronche de tueur en série) est en fait un mec sympa et adepte du second degré, comme le montrent ces vidéos (tournées pour soutenir la lutte contre le cancer) où il auditionne des gens plus ou moins célèbres censés jouer son rôle dans un biopic.• La deuxième partie est ici
TOMMY ROBREDO (ESP, n°17) – KEI NISHIKORI (JAP, n°7)Parce qu’avec un peu de chance, Robredo va perdre après avoir eu plein de balles de match, comme ce fut le cas face à Murray, à Valence, dimanche dernier. Et on le verra féliciter Nishikori de la même manière (à 0:57) :
JÉRÉMY CHARDY (FRA, n°30) – ROGER FEDERER (SUI, n°2)Parce que c’est l’occasion de voir le futur n°1 mondial à l’œuvre, quelques semaines avant de le retrouver à Lille pour la finale de la Coupe Davis France-Suisse (Troisième Balle ne prend aucun risque, cette phrase pouvant s’appliquer aux deux joueurs, même si, bon, on se comprend).
STANISLAS WAWRINKA (SUI, n°4) – DOMINIC THIEM (AUT, n°37)Parce que Thiem, 21 ans, est le plus jeune joueur du top 50, et qu’il pourrait bien faire trembler Bercy en éliminant Wawrinka, qui ne met plus un pied devant l’autre, et s’est incliné dès son premier match lors des trois derniers tournois qu’il a disputés (Tokyo, Shanghai, Bâle).
FABIO FOGNINI (ITA, n°20) – LUCAS POUILLE (FRA, n°176)Parce qu’une fois sur deux, Fognini, c’est du grand art – vous le savez déjà si vous êtes un fidèle lecteur de Troisième Balle. Et parce qu’à 20 ans, Lucas Pouille, qui a dompté hier le double mètre virgule onze d’Ivo Karlovic (2,11 m, je ne sais si j’ai été clair), est l’avenir du tennis français.
MILOS RAONIC (CAN, n°10) – JACK SOCK (USA, n°44)Parce qu’à 23 ans, Milos Raonic est l’avenir du tennis mondial.
SAM QUERREY (USA, n°38) – FELICIANO LOPEZ (ESP, n°14)Euh… Bon, disons que ce match-là, on ne vous oblige pas à le regarder.
Henri Seckel
Par le passé, Troisième Balle a fait preuve d’une remarquable constance dans la médiocrité de ses pronostics, ce qui ne l’empêche pas de recommencer (ceux qui vont gagner sont en vert). N’hésitez pas à faire part des vôtres, histoire que je ne sois pas le seul à me foutre la honte.
>> Le programme complet de la journée, avec l’ordre des matchs
BONUS NAMING. Julien Colette, directeur général du POPB, a annoncé hier qu’il était à la recherche d’un partenaire de « naming » – à savoir une marque qui aurait le droit d’accoler son nom à celui de l’enceinte moyennant finances – et qu’il espérait « soumettre début 2015 un nom à l’approbation de la mairie de Paris qui est propriétaire de la salle ». Réjouissons-nous, la Bouygues-Bercy Arena (ou la Cochonou-Bercy Arena, hein, on ne sait pas encore), c’est pour bientôt.
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Source Article from http://mastersbercy.blog.lemonde.fr/2014/10/29/j3-les-douze-travaux-de-bercy/
Source : Gros plan – Google Actualités