C’est un procès pour le moins inhabituel qui s’ouvre cette semaine à Jérusalem. Parce que les principaux protagonistes sont décédés. Parce qu’il raconte des faits qui se sont déroulés pendant la Seconde Guerre mondiale. Et surtout parce qu’il met en scène l’un des documents les plus célèbres de l’époque, la liste de Schindler, immortalisée par Steven Spielberg au cinéma.
Ce procès, qui s’ouvre ce mercredi, oppose la fondation israélienne Yad Vashem, chargée de la conservation des documents relatifs à la Shoah, à Erika Rosenberg, légataire d’Emilie Schindler, la femme de l’industriel allemand qui avait sauvé la vie de 1.200 juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Les audiences doivent permettre de répondre à une question à la fois simple et complexe : à qui appartient la fameuse liste ?
Une valise oubliée dans un grenier
Tout commence en 1999. Cette année-là, la fondation Yad Vashem reçoit une valise en provenance d’Allemagne. A l’intérieur, des centaines de documents datant de la Seconde Guerre mondiale et, parmi ceux-ci, deux exemplaires de la célèbre liste. Etablie par Oskar Schindler pendant la Seconde Guerre mondiale, elle rassemble les noms de centaines d’ouvriers juifs ayant travaillé dans ses usines et qu’il a pu sauver d’une mort certaine dans les camps d’extermination nazis. L’ensemble de la valise avait été retrouvé quelques mois auparavant dans le grenier d’une certaine Anne-Marie Staehr, décédée quelque quinze ans plus tôt, alors que ses enfants rangeaient la maison familiale. Ceux-ci ont alors, via un journaliste allemand, envoyé le bagage à la fondation Yad Vashem.
Mais qui est Anne-Marie Staehr ?
Comment Anne-Marie Staehr est-elle entrée en possession de la précieuse liste ? C’est là que les versions s’opposent. Pour Erika Rosenberg, Anne-Marie Staehr était la maîtresse de Schindler, et se serait introduite chez ce dernier juste après son décès pour lui voler les documents. Pour Yad Vashem, au contraire, il s’agirait d’un don de l’industriel à son amante.
Une chose est sûre, la fondation n’entend pas restituer la liste. Elle affirme avoir « obtenu ces documents de manière légale », et vouloir lutter contre le « commerce de documents relatifs à la Shoah ». Il faut dire qu’en juillet 2013, un autre exemplaire de la liste de Schindler – on en compterait quatre encore en circulation – avait été mise en vente sur Ebay pour trois millions de dollars. Sans trouver preneur.
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Source Article from http://www.metronews.fr/info/israel-la-liste-de-schindler-au-cur-d-une-vaste-bataille-judiciaire/modo!1mJRRKPqoqLqs/
Source : Gros plan – Google Actualités
