Le parcours du Tour de France 2015 a été dévoilé officiellement ce mercredi 22 octobre, à Paris. Après Utrecht et les Pays-Bas, le peloton de la 102e édition du Tour de France cycliste traversera la Belgique, mettra le cap sur la Bretagne, se départagera dans les Pyrénées, à l’Alpe-d’Huez mais aussi, pour le Languedoc-Roussillon et l’Aveyron, à Mende (Lozère) et Rodez (Aveyron), avec notamment une étape (la 14e) Rodez – Mende le 18 juillet. Verdict à Paris, sur les Champs-Elysées. Ce Tour de France 2015 comporte sa part de nouveautés, tant pour le parcours que pour les éléments techniques de la course.
LE PUNCH DE LA PREMIÈRE SEMAINE
Neuf journées de plaine pour commencer, mais Marcel Kittel et les sprinteurs de son registre sont en droit de faire la grimace. D’Utrecht à Plumelec, terme du premier acte, les « hommes-jets » n’auront que trois occasions de conclure (Zelande, Amiens, Fougères). Deux chronos, deux arrivées en côte (Huy, Mûr-de-Bretagne), une étape de pavés (Cambrai) et un final pour sprinteurs-puncheurs (Le Havre) sont là pour supprimer tout effet de répétition. S’ils franchissent la montagne, les purs sprinteurs disposeront de deux ou trois autres occasions pour scorer (Valence et Paris, voire Rodez).
Vingt-et-une étapes dont trois en Lozère et en Aveyron
Le Tour de France 2015 présente une distance de 3 344 kilomètres, estimation qui pourra être légèrement corrigée après les reconnaissances détaillées du parcours par les organisateurs.
Les étapes :
4 juillet : 1re étape, Utrecht (Pays-Bas) – Utrecht, 14 km (contre-la-montre individuel) ; 5 juillet : 2e étape, Utrecht – Zelande (Pays-Bas), 166 km ; 6 juillet : 3e étape, Anvers (Belgique) – Huy (Belgique), 154 km ; 7 juillet : 4e étape, Seraing (Belgique) – Cambrai, 221 km ; 8 juillet : 5e étape, Arras – Amiens Métropole, 189 km ; 9 juillet : 6e étape, Abbeville – Le Havre, 191 km ; 10 juillet : 7e étape, Livarot – Fougères, 190 km ; 11 juillet : 8e étape, Rennes – Mûr-de-Bretagne, 179 km ; 12 juillet : 9e étape, Vannes – Plumelec, 28 km (contre-la-montre par équipes) ; 13 juillet : repos ;
14 juillet : 10e étape, Tarbes – La Pierre-Saint-Martin, 167 km ; 15 juillet : 11e étape, Pau – Cauterets Vallée de Saint-Savin, 188 km ; 16 juillet : 12e étape, Lannemezan – Plateau de Beille, 195 km ;
17 juillet : 13e étape, Muret – Rodez, 200 km ;
18 juillet : 14e étape, Rodez – Mende, 178 km ;
19 juillet : 15e étape, Mende – Valence, 182 km ;
20 juillet : 16e étape, Bourg-de-Péage – Gap, 201 km ; 21 juillet : repos ; 22 juillet : 17e étape, Digne-les-Bains – Pra-Loup, 161 km ; 23 juillet : 18e étape, Gap – Saint-Jean-de-Maurienne, 185 km ; 24 juillet : 19e étape, Saint-Jean-de-Maurienne – La Toussuire Les Sybelles, 138 km ; 25 juillet : 20e étape, Modane Valfréjus – Alpe d’Huez, 110 km ; 26 juillet : 21e étape, Sèvres Grand Paris Seine Ouest – Paris Champs-Elysées, 107 km.
Mende (14e étape) : la raide montée Laurent Jalabert, pour rendre hommage au vainqueur de l’étape de 1995, précède de peu l’arrivée qui se terminera peu après le sommet de la fameuse côte, pentue mais brève, pour rejoindre l’aéroport de la préfecture de Lozère.
Le commentaire de Christian Prudhomme : « Des revanches et des belles sont à prévoir sur ce Rodez – Mende entre ceux qui se seront déjà disputés les premières places à Huy ou à Mûr de Bretagne. Les données de la côte de la Croix Neuve sont claires : avec 3 kilomètres à plus de 10 % de dénivelé, seuls les plus explosifs auront droit à la parole. »
LE CONTRE-LA-MONTRE PAR ÉQUIPES TARDIF
Le règlement prévoit que l’exercice ait lieu dans le premier tiers de parcours. Les organisateurs ont dû demander une dérogation à l’Union cycliste internationale (UCI) pour présenter ce test après… huit jours de course, avec le risque que des formations soient affaiblies par les blessures et les abandons. « Sur une courte distance, se retrouver à sept n’est pas forcément un handicap », estime le directeur de course Thierry Gouvenou. Selon lui, les écarts, en raison de la longueur de l’étape limitée à 28 kilomètres, devraient être réduits entre Vannes et Plumelec, où l’arrivée sera jugée au sommet de la côte de Cadoudal (temps pris sur le cinquième homme).
DES ARRIVÉES INÉDITES OU OUBLIÉES
La Pierre-Saint-Martin, la station des Pyrénées-Atlantiques au seuil du Pays Basque près de la frontière franco-espagnole, accueille le Tour pour la première fois. C’est l’une des six villes-étapes inédites de cette 102e édition (avec Utrecht, la digue de Zélande, Livarot, Muret et Sèvres). En revanche, Pra-Loup renoue avec la course qui s’y était rendue pour la dernière fois en 1980, cinq ans après la première visite et le mémorable succès de Bernard Thévenet. Quant au Mur de Huy, grimpé chaque année à l’occasion de la Flèche Wallonne, il n’avait encore jamais donné lieu au final d’une étape de la Grande Boucle.
LE RETOUR DES BONIFICATIONS
Christian Prudhomme, partisan du temps réel attribué aux coureurs, avait abandonné dès 2008 le principe des bonifications en temps aux arrivées d’étapes. L’édition 2015 revient sur ce principe pour la partie de plaine (10, 6 et 4 secondes aux trois premiers de la 2e à la 8e étape) afin de relancer l’intérêt de la lutte pour le maillot jaune dans la première moitié de course. « C’est un élément d’animation dès lors qu’on est en permanence dans la plaine », explique le directeur du Tour. Sans ces bonifications, les écarts prévisibles dans le contre-la-montre initial d’Utrecht auraient amené l’équipe du maillot jaune à « verrouiller » la course.
L’ALPE-D’HUEZ PRÈS DE PARIS
A l’arrivée dans la station de l’Oisans, le samedi 25 juillet, les coureurs verront en arrière-plan la Tour Eiffel et les Champs-Elysées. Jamais encore la célébrissime montée alpestre n’avait été si proche de Paris, que le peloton ralliera le lendemain au prix d’un transfert aérien. Mais, ces dernières années, le Tour a déjà rejoint des sommets à la veille de l’arrivée : le Ventoux en 2009 et le Semnoz en 2013.
Du 4 au 26 juillet, @letour 2015, 21 étapes et 3344 km ! / From July 4 to July 26, @letour = 21 stages & 3 344kms pic.twitter.com/OcepF31v9v
— Le Tour de France (@letour) 22 Octobre 2014
LA VIDÉO EN 3D DU TOUR DE FRANCE CYCLISTE 2015 :
Classement par points : prime à la victoire. Un nouveau barème de points sera mis en place sur les 9 étapes de plaine du Tour de France 2015 pour valoriser davantage les victoires d’étape. Nouveau barème sur les étapes dites « de plat » : 50, 30, 20, 18, 16, 14, 12, 10, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2 points pour les 15 premiers coureurs classés Ancien barème : 45, 35, 30, 26, 22, 20, 18, 16, 14, 12, 10, 8, 6, 4, 2 points pour les 15 premiers coureurs classés.
« Un parcours atypique » signé Christian Prudhomme
Est-ce un Tour plus montagneux ?
« Il n’est pas plus montagneux que les autres puisqu’il y a deux cols de moins qu’en 2013. En revanche, il y a vraiment une partie de plaine et une autre de montagne. En 2015, ce seront les quarante ans du maillot à pois (de meilleur grimpeur) et on souhaitait mettre de la montagne, qui sera surtout condensée dans les deux dernières semaines. Avec, pour la première fois dans l’histoire du Tour de France, l’Alpe-d’Huez à 24 heures des Champs-Elysées. »
Vous avez opté pour très peu de contre-la-montre…
« La tendance générale est à la diminution du nombre de kilomètres de contre-la-montre. Il y a une volonté de notre part que la course ne soit pas bloquée. L’an dernier on avait mis un chrono long à la veille de l’arrivée, cette année il y aura un chrono d’entrée et un autre par équipes. »
Pourquoi avoir remis les pavés pour la deuxième année de suite ?
« Dès lors qu’on rentrait en France par le Nord, nous n’avions pas l’intention de passer ostensiblement à côté des pavés. Comme à l’époque de Bernard Hinault et Joop Zoetemelk, il y aura deux années consécutives de pavés sur une portion comparable à 2010 et 2014. »
Comment qualifier ce parcours ?
« Atypique. C’est la première fois depuis dix ans que l’on revient à huit jours dans la plaine, mais une plaine très différente de ce qu’on a pu connaître. On a cherché toutes les aspérités possibles, le Mur de Huy, Mûr-de-Bretagne, les pavés, des étapes aussi où le vent pourrait jouer un rôle capital, la digue de Zélande, les falaises d’Etretat avant Le Havre. Puis la montagne bien sûr. Il y aura de quoi faire un
Tour haletant et, j’espère, plein de rebondissements. »
Ce sera dur pour les sprinteurs ?
« Ils devront s’adapter mais ça favorisera sans doute dans la première semaine un plus grand nombre de sprinteurs. John Degenkolb trouvera autant d’arrivées à son goût que Marcel Kittel. »
Pourquoi cette étape ramassée entre Arras et Amiens ?
« Il y a une volonté d’avoir une étape pour sprinteurs mais aussi une étape de mémoire. On va passer par les champs de bataille de la Somme, une des batailles les plus meurtrières de la Première Guerre mondiale et cette étape sera lue d’une autre manière dans d’autres pays. J’ai appris que la nation australienne s’est fondée sur les batailles autour d’Amiens, à Villers-Bretonneux notamment. »
Est-ce un Tour pour les grimpeurs ?
« Si on ne grimpe pas, on ne gagnera pas le Tour 2015, mais c’est vrai quasiment tous les ans, encore plus cette année. L’absence de chronos et la montagne condensée doivent permettre des tactiques offensives. Le contre-la-montre a souvent bloqué la course, là on a un Tour qui en est presque dépourvu, mais attention les secondes pourront coûter cher. Quand tout est regroupé en deux minutes, tout devient possible, le leader a beaucoup plus d’adversaires à surveiller, la tactique devient plus compliquée. »
La performance des Français dans le Tour 2014 a-t-elle pesé ?
« Non, mais je m’en suis évidemment réjoui. Le parcours leur facilitera peut-être la tâche mais il faut se méfier des hypothèses que l’on échafaude. On se rend compte après coup que ce n’était pas du tout le cas, sauf quand on a affaire à un géant comme Eddy Merckx. »
C’est aussi le Tour des anniversaires pour Bernard Hinault (dernier vainqueur français en 1985) et Bernard Thévenet (1975)…
« Nous voulions aller en Bretagne, c’est la première raison de la plaine dans la première semaine, et aussi de célébrer le quintuple vainqueur du Tour de France (Hinault). Mais Plumelec a été choisie surtout pour la côte emblématique de Cadoudal. Pour Thévenet, sa victoire à Pra-Loup 1975 est l’un des retournements de situation les plus formidables de l’histoire. Le Tour regarde vers l’avenir mais sait d’où il vient, il respecte ses racines. »
Source Article from http://www.midilibre.fr/2014/10/22/cyclisme-tour-de-france-2015-decouvrez-le-parcours-officiel-en-3d,1069769.php
Source : Gros plan – Google Actualités