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Charlotte Gainsbourg, l’âme de la famille – Paris Match

Depuis la mort de sa sœur Kate,  elle est l’âme de la famille autour de Jane.

La famille a passé l’été à l’ombre des buildings new-yorkais. Pendant plusieurs jours, les Attal-Gainsbourg se sont cherché une adresse à Manhattan, enchaînant les visites d’appartements. On ne sait si leur choix s’est arrêté sur une maison de Greenwich ou un loft de SoHo, mais Charlotte a officiellement annoncé son intention de passer du temps aux Etats-Unis. Les séjours d’un continent à l’autre ont toujours ponctué le parcours de cette artiste franco-britannique, digne héritière d’une famille aux origines mélangées. Avec aisance, la fille de Serge et Jane chante en anglais, tourne pour des réalisateurs danois, allemand, italien, mexicain. Sans jamais oublier la France. Aux côtés de Catherine Deneuve et d’Omar Sy, dans deux films dernièrement à l’affiche, la comédienne marque son appartenance aux plus grands noms du cinéma hexagonal, exception culturelle qu’elle a défendue récemment aux festivals de Venise et de Toronto.

Celle qui tient désormais les rênes de son célèbre clan offre au pays qui l’a vue grandir sa préférence artistique, mais aussi sentimentale et familiale. La grave maladie auto-immune qui affaiblit sa mère, Jane Birkin, puis la disparition brutale de sa sœur aînée, Kate Barry, ont donné à Charlotte des responsabilités nouvelles. Dans l’élégante rue de Verneuil, à Saint-Germain-des-Prés, un pan de mur est sans cesse recouvert de graffitis. Jean-Pierre Prioul, ancien assistant de Serge Gainsbourg, devenu gardien de sa demeure après sa disparition, réprouve les abus des graffeurs. Comme ce matin de janvier, où il découvre un violent message, inscrit à la bombe, adressé à la propriétaire de la maison, Charlotte : « Espèce de salope, ton père ne serait pas fier de toi ! » L’actrice tient alors le premier rôle de « Nymphomaniac », film de Lars von Trier qui soulève chez certains des émois pudibonds. Prioul s’empresse de faire disparaître l’insulte.

L’effrontée au sourire timide cache un tempérament déterminé et un mépris pour le qu’en-dira-t-on

« Je m’en fiche, les gens pensent ce qu’ils veulent ! » réplique Charlotte quand il lui raconte l’incident. « L’effrontée » de 14 ans l’est toujours à 43. Son sourire timide, sa frêle silhouette, son filet de voix éclipsent l’essentiel : un tempérament déterminé, des choix audacieux, le mépris du qu’en-dira-t-on. « C’est une fille costaude, qui a les pieds sur terre. A la mort de Kate, elle a été d’une dignité extraordinaire », témoigne un intime. Dans l’adversité, la timorée se révèle courageuse. Les Gainsbourg, famille royale de la culture tricolore, ont pour habitude de se rassembler autour de Charlotte, comme ils le faisaient avec Serge. A l’époque du chanteur, la maison de la rue de Verneuil est le point de ralliement. Après son décès, la tribu se retrouve toujours dans le même quartier, à une centaine de mètres, chez Charlotte et Yvan. Bien plus que leur nouvelle demeure new-yorkaise, leur vaste appartement de la rue du Bac est l’épicentre de la vie familiale. L’architecte Erwan Gayet – frère de Julie – a travaillé avec eux pour en faire un espace à leur goût. « Charlotte savait exactement ce qu’elle voulait », indique un responsable du chantier. Parquet, moulures, poutres apparentes, l’ensemble correspond aux critères bourgeois bohèmes de la rive gauche parisienne.

Elle a peu d’amis. Rien n’égale la famille, c’est ce qui lui importe le plus

Charlotte et Yvan y ont élevé leurs enfants, Ben, 17 ans, Alice, 12 ans, Joe, 3 ans, et un chat. Il y a plusieurs guitares à la maison et, tradition oblige, Ben et Alice apprennent le piano. Le couple cultive d’étroites relations avec un cercle restreint d’intimes, Alain Chabat, Clovis Cornillac et Noémie Lvosky. Certains soirs, Yvan Attal organise des soirées poker où il tente de plumer Vincent Lindon. Mais les Gainsbourg-Attal privilégient les liens du sang d’où Charlotte semble tirer sa force de caractère. « J’ai peu d’amis, reconnaissait-elle il y a quelques années. La famille, c’est ce qui m’importe le plus. Il n’y a rien qui égale ça. » S’occuper de Jane, sa mère, passer du temps avec Lou Doillon, sa sœur, Marlowe, le fils de celle-ci, Roman, le fils de Kate Barry, et avec son frère Lulu, vivant entre l’Angleterre et les Etats-Unis, qu’elle pourra retrouver à New York.

Nul doute que Charlotte franchira l’Atlantique pour célébrer les anniversaires de chacun, parfois sur l’île de Bréhat, en Bretagne, où le couple possède une villa. Tous ont été extrêmement peinés quand, en 2012, disparut le charismatique Elie Attal, père d’Yvan, ancien horloger. Il était le patriarche démonstratif et affectueux qui faisait rire Charlotte et ses sœurs. Un témoin présent à son enterrement se souvient de l’émotion de Jane et de ses filles lors du déjeuner qui suivit. Depuis plusieurs années, Yvette, la mère d’Yvan, a quitté la banlieue parisienne pour se rapprocher d’eux, dans le VIIe arrondissement. Grand-mère gâteau, cette excellente pâtissière s’occupe beaucoup de ses petits-enfants, en alternance avec Jane. Tous se voient régulièrement et forment un noyau solidaire, imperméable aux aléas du monde extérieur.

“J’ai grandi avec Yvan. Il faut dire qu’il m’a ramassée à la petite cuillère, j’allais très mal.”

« Chez ma mère, il y a davantage de photos de Charlotte que de moi », aime raconter Yvan, fier de l’entente entre les deux familles. « Jamais nous n’avons ressenti de différence d’origine sociale », ajoute-t-il. Né à Tel-Aviv en 1965, élevé dans une HLM de Créteil, Yvan, fils unique, suit des cours de théâtre dès ses 20 ans. Il joue le jeune premier désabusé, dont s’entichent les filles de la bonne société. Des rôles taillés sur mesure… L’année 1990 bouleverse sa vie : il décroche un César pour « Un monde sans pitié », d’Eric Rochant, puis enchaîne avec le même réalisateur « Aux yeux du monde », sur le tournage duquel il rencontre Charlotte. Elle a 19 ans, son père vit ses derniers instants. « J’ai grandi avec Yvan, admet Charlotte en 2011. Il faut dire qu’il m’a ramassée à la petite cuillère, j’allais très mal. » Très vite, ils emménagent ensemble à l’hôtel, préférant à l’époque une vie de nomade. La solide personnalité de Charlotte doit sans doute beaucoup à leur équilibre sentimental qui dure depuis vingt-trois ans. « Ils sont artistiquement à égalité, explique un proche. On ne s’ennuie pas avec Yvan, il a un tempérament de tchatcheur. »

Une scène illustre bien sa chaleureuse exubérance, à l’opposé du naturel zen et contrôlé de Charlotte. En juin 2013, Yvan se voit remettre les insignes de chevalier de l’Ordre national du Mérite. Il profite du micro et des caméras pour demander publiquement la main de Charlotte. Assise au fond de la salle, celle-ci se contente de sourire sous les flashs des photographes, dans une impressionnante maîtrise de ses émotions. « Il a fait comme Raymond Domenech, ça m’a étonné », confie un membre de la famille. Pour l’heure, aucune alliance n’a été échangée. Yvan Attal répond volontiers aux questions sur son couple, aussi bavard que sa compagne est laconique. En avril, il déclare : « On ne va pas se marier, en fin de compte. Parce que ça nous fait peur, et j’ai l’impression que tout va bien pas mariés. » Un rebondissement dans leur histoire qui en a connu d’autres… Tout a failli basculer en 2011. Sur le tournage de « Confession d’un enfant du siècle », de Sylvie Verheyde, Charlotte, la sage, la raisonnable, envoie tout valser. Une première. Elle donne la réplique à Pete Doherty. L’acteur et musicien anglais affirme dans la presse britannique qu’il a eu une aventure avec elle : « Elle a quitté son mec pour venir à Londres, mais elle est retournée à Paris quatre jours plus tard. Elle n’était pas habituée au style de vie que je menais… » L’intéressée dément, même si, aujourd’hui, plusieurs personnes de son entourage confirment les propos de Doherty. A cette époque, Charlotte attend d’Yvan leur troisième enfant. Exit le rockeur destroy, la famille passe avant tout. C’est à Los Angeles, où la chanteuse est partie enregistrer un disque, qu’elle et Yvan se seraient réconciliés.

Rue de Verneuil, Charlotte conserve intact l’univers de Serge

En France, Charlotte croise les fantômes de son enfance, difficiles à chasser. A deux pas de son domicile parisien, dans la maison de la rue de Verneuil, elle conserve intact l’univers de Serge. C’est là qu’elle a grandi, dans une petite chambre près de la cuisine, au côté de sa grande sœur, Kate, sous les figures tutélaires d’un écorché de Fragonard et de « L’homme à la tête de chou ». A la mort de son père, la jeune fille aurait racheté à sa demi-sœur et ses demi-frères, Natacha, Paul et Lulu Ginsburg, leurs parts de la maison. Elle en devient seule maîtresse et demande à Jean-Pierre Prioul de continuer son travail d’entretien. « Tout est resté tel quel. Il y a encore des mégots de Serge dans le cendrier », raconte l’ex-assistant dont elle s’est séparée depuis. « Il y a même des boîtes de conserve dans la cuisine et une paire de Zizi, ses Repetto blanches, dans le dressing », raconte une journaliste ayant visité l’endroit. Peu ont pénétré ce sanctuaire depuis le 2 mars 1991, jour où Serge Gainsbourg a été retrouvé mort à son bureau. « Personne n’a dormi là depuis. Charlotte y vient rarement ; Jane, je ne l’y ai vue qu’une seule fois, tout comme Bambou », relate Prioul.

Pour les 20 ans de la disparition de Serge, ses petits-enfants, Ben et Alice Attal s’y rendent en compagnie de Jean-Pierre Prioul : « Ils étaient émus et posaient beaucoup de questions. » Un soir, c’est Lulu, le fils de Serge et de Bambou, qui sonne à la porte. « Il était intrigué, personne ne lui avait jamais raconté la maison, se souvient le gardien. A 22 heures, deux de ses amis, Matthieu Chedid et Thomas Dutronc, sont arrivés, très impressionnés. » Charlotte pense, un temps, faire de ce sanctuaire un musée. Elle renonce, expliquant : « J’avais besoin de garder la maison pour moi, rien que pour moi. » Très proche de la branche paternelle de sa famille, elle semble en tenir de nombreux traits de caractère. « Le côté juif russe a une profonde résonance en moi, explique-t-elle. J’aimais beaucoup ma grand-mère, un vrai personnage. »

Joseph et Olga Ginsburg, les parents de Serge, vivaient avenue Bugeaud, à Paris, dans un appartement où habite toujours Jacqueline, leur fille aînée. Charlotte lui rend visite régulièrement, seule ou avec ses enfants, comme en avril dernier, le temps d’un dîner. Elle retrouve avec sa tante les souvenirs de sa grand-mère « au terrible caractère », dont les colères sont restées fameuses. « Toutes les femmes Ginsburg ont une forte personnalité. Charlotte ne déroge pas à la règle », affirme un familier. L’intérieur de l’appartement n’a pas changé. Il y a aux murs des tableaux de Serge et, sur le piano du salon, de vieilles partitions. Jane Birkin et Lou Doillon sont aussi des habituées du lieu. Même Bambou continue de correspondre avec Jacqueline. Yvan Attal, lui, se rend rarement avenue Bugeaud, laissant à Charlotte le monopole de cet appartement mémorial où elle peut se nourrir du passé pour mieux affronter l’avenir. nPar Pauline Delassus – Enquête Charlotte Leloup

Source Article from http://www.parismatch.com/People/Cinema/Charlotte-Gainsbourg-l-ame-de-la-famille-650454
Source : Gros plan – Google Actualités

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