Les seringues et objets coupants sont à bannir des sacs jaunes. Pourtant, depuis janvier, sept employés du centre de tri de Mornac ont été blessés. Intolérable pour Calitom.

. PHOTO/phil messelet
Elle ne sera tranquille qu’après sa dernière prise de sang. Dans quelques semaines. Mais depuis le 6 mars, Blandine Labarde a une très lourde épée de Damoclès au-dessus de la tête. Elle est agent de tri à Atrion, le centre de traitement des sacs jaunes de Mornac. Et ce 6 mars, alors qu’elle opère sur la chaîne gros de magasin (les papiers de qualité médiocre), elle se pique un doigt, jusqu’à saigner, contre une seringue qu’elle n’a même pas vue.
Depuis son ouverture en janvier, il y a eu huit accidents de ce type à Atrion et sept employés blessés puisque l’un d’eux a été piqué deux fois. Trop, pour Jean Révéreault, le président de Calitom qui gère Atrion. La moyenne des accidents de ce type dans les centres de tri en France, c’est deux ou trois par an. «Et même s’il y en avait eu un seul, c’est intolérable».
Pour Blandine Labarde, comme pour son collègue Ahmet Tokmak, blessé il y a un peu plus d’un mois dans les mêmes circonstances, l’incident a des conséquences importantes. «On va tout de suite aux urgences pour faire une prise de sang» et vérifier qu’il n’y a pas eu de contamination par les virus du sida ou de l’hépatite. Mais pour être certain de ne pas avoir été infecté, il faut encore deux autres prises de sang sur une période de trois mois.
En attendant, «on se pose des questions, j’ai deux enfants», craint Blandine Labarde. Ahmet Tokmak avoue maintenant une appréhension à travailler sur cette chaîne de tri particulière, la seule, compte tenu du process en amont, où peuvent se retrouver ces déchets piquants ou coupants.
Une filière dédiée
Jean Révéreault ne comprend pas pourquoi autant de Déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) finissent sur les tapis d’Atrion. «Il existe pourtant une filière efficace. Il suffit de déposer ces déchets dans les pharmacies qui adhèrent au réseau (1)». Plus d’une centaine dans le département. «Il y en a forcément une près de chez vous».
Si Calitom prévoit de faire une communication ciblée auprès des infirmières libérales, mais aussi des vétérinaires ou des associations qui s’occupent de toxicomanes, c’est d’abord à chaque citoyen d’adopter le bon comportement. Dans une grande bassine jaune, presque pleine, François Filippi, le directeur d’exploitation, montre ce que les trieurs ont trouvé comme seringues et autres objets coupants en moins de 15 jours. On y voit notamment beaucoup de stylos pour traiter le diabète.
«Même s’ils sont fermés, dans les poubelles, ils peuvent se casser ou s’ouvrir et devenir dangereux», met en garde Jean Révéreault qui aimerait que chaque Charentais puisse, dorénavant, adopter le geste responsable. Celui qui préservera la santé des agents qui voient passer sous leurs mains près de 11 tonnes de déchets par heure. Une cadence qui ne permet pas d’anticiper la présence d’objets dangereux. D’objets, qui malgré une paire de gants, peuvent mettre des vies en danger.
(1) pour trouver la pharmacie la plus proche de chez vous, il suffit d’aller sur le site :
http://nous-collectons.dastri.fr/
Tags
Mornac
Tweeter
Source Article from http://www.charentelibre.fr/2015/06/12/charente-des-seringues-dans-les-sacs-de-tri-7-employes-blesses,2002656.php
Source : Gros plan – Google Actualités
