1. Le FN en tête dans dix communes.
Il y a quatre ans, l’ex-canton de Cysoing, qui pèse le plus lourd en nombre de communes dans le nouveau, avait été le seul du Nord à présenter un duel droite/ FN au second tour. Il est loin d’être isolé, cette fois. Si on fait une moyenne de ses scores obtenus en 2011 dans les trois cantons qui ont fusionné, le Rassemblement bleu marine gagne un peu moins de 3 points. Comme au niveau national, on est loin de la vague qui devait tout renverser sur son passage. Reste que les résultats du duo de trentenaires envoyé par l’état-major frontiste ne laissent pas de surprendre. Il l’emporte à Lesquin, certes d’une très courte tête, plus nettement à Pont-à-Marcq et Baisieux. Mais surtout, il fait fort dans de petits villages, de Mons-en-Pévèle à Wannehain, en passant par La Neuville. Son meilleur résultat : en tête avec presque 37 % à Thumeries.
2 La droite investie : touchée pas coulée.
Certes, entre les deux duos de droite, il n’y a pas photo. Le tandem Monnet-Cottenye fait deux fois plus en pourcentage que leurs concurrents, la paire Dumortier-Bourghelles-Kos. Et les conseillers généraux sortants, pour lesquels les états-majors de l’UMP et de l’UDI n’avaient pas ménagé leurs efforts, sont en tête dans 22 des 32communes du canton. Quand le binôme divers-droite ne l’est qu’à Cysoing avec presque 50 % des voix. Si Benjamin Dumortier voulait tester sa popularité un an après sa deuxième réélection, le voilà rassuré ! De fait, le jeune vice-président de la CCPC fait également de bons scores dans les villages autour du sien.
Reste qu’en comparaison, ce n’est pas dans sa bonne ville de Templeuve que Luc Monnet fait son meilleur score (38, 8 %), mais à Chéreng, 51, 5 %. Sans surprise, ils ont beaucoup séduit aussi à Mérignies, Avelin, Gruson, ou encore Péronne. Dont le maire, et président de la MEL, n’avait voulu prendre position ni pour les uns ni pour les autres. La bataille à droite va-t-elle laisser des traces ?
3. La gauche : toujours plus bas.
Aucun des candidats de la gauche ne s’attendait à des miracles, bien sûr. Mais les coups n’en sont pas moins rudes. Le PS continue à chuter, il n’arrive qu’en quatrième position. Le Front de gauche n’a pas bénéficié du mécontentement ambiant et descend sous les 5 %. Mais ce sont les écologistes qui déchantent surtout. Il y a quatre ans, dans les trois anciens cantons, ils faisaient des scores à deux chiffres. Cette fois, ils font moins de 6 %.
Le FN en tête à Lesquin!
C’est l’une des surprises de la soirée. Dany Wattebled, véritable aimant à voix, n’était pas candidat dans son fief de Lesquin, désormais reversé dans le canton de Templeuve. Un vide dont se sont emparés les électeurs FN, profitant de la présence de deux listes de droite. «
Cette division UMP – UDI n’a pas arrangé les choses, déplore M. Wattebled. Je ne regrette pas de ne pas avoir été candidat dans ma commune, car la logique voulait que je rejoigne le nouveau canton de Faches-Thumesnil où j’ai travaillé depuis plusieurs années. Si j’étais resté dans le canton de Templeuve, il y aurait eu une liste supplémentaire à droite. On ne pouvait pas être à trois sur le même cheval !
»
Reste que cette percée frontiste (32,13 %) surprend dans une commune plutôt calme et donc pas franchement portée sur le vote sanction lors de l’élection présidentielle de 2012. Marine Le Pen était arrivée troisième au soir du premier tour, avec 20 % des voix, derrière le F. Hollande (24,75 %) et N. Sarkozy (29,32 %). C. B.
«Dumortier: un score honorable»
Nous avons recueilli les réactions des principaux candidats. Celles des autres seront données dans notre édition de demain mardi.
Benjamin Dumortier (divers-droite) : « C’est un score honorable. On voit que les partis ont encore beaucoup de poids mais nous arrivons quand même troisièmes. C’est la preuve qu’il y a de la place pour les non cartés. Nous avons fait beaucoup de terrain, ça a payé. » Pour le second tour, le duo divers-droite n’a pas voulu se prononcer hier soir. « Nous n’avons pas pris de décision. Notre équipe va se réunir dans la semaine et on verra… ».
Luc Monnet et Joëlle Cottenye (UMP/UDI) : « Dans un contexte difficile, c’est un score qui nous convient, il est conforme à ce que nous avions imaginé. Il faut noter que la participation, globalement, a été meilleure qu’il y a quatre ans, de 10 points si je me réfère à l’ex-canton de Cysoing. Cela a profité au FN, sans doute, mais à nous aussi, je pense. La droite fait quand même plus de 48 %. Il est sûr que si nous n’avions pas été divisés, sa force aurait été plus visible. Maintenant, pour le second tour, on attend les positions des uns et des autres. D’ores et déjà, nous appelons les électeurs à faire confiance à ceux qui connaissent le territoire et ses enjeux. »
Baptiste Ménard (PS) : « C’est un score qui nous convient dans un canton qui ne nous est pas acquis. On nous a toujours présenté Benjamin Dumortier comme un baron local, or nous faisons jeu égal avec lui. En revanche, je trouve que l’abstention est trop élevée et surtout je suis très attristé par le score du FN… Un gros chantier nous attend pour tenter de freiner sa progression. »
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Source : Gros plan – Google Actualités
