Ce n’est pas la fortune, mais pas la misère non plus. Dans une interview accordée au Figaro, notre adjudant-chef Gerber, du Gendarme de Saint-Tropez, reconnaît toucher une retraite d’environ 2 500 euros par mois, « quelque chose comme ça ». Une somme à comparer avec la retraite moyenne des Français, qui tourne autour de 1 300 euros brut par mois – 1 700 euros pour une carrière complète. Ce qui veut dire que Michel Galabru touche une pension environ deux fois plus élevée que celle de la majorité des Français, il n’y a rien d’indécent à cela… Sauf que Galabru n’est pas un Français comme les autres : 80 pièces de théâtre au compteur, plus de 200 films tournés, une carrière énorme, magistrale, qui fait du comédien l’un des géants de notre répertoire, même s’il s’en défend. « Parlez-moi de Gabin, parlez-moi de De Funès, de Michel Simon, confie-t-il au Figaro. Mais pas moi. Je suis un ouvrier du théâtre…, c’est déjà pas mal ! »
La moitié de ses gains aux impôts
Comment en est-il arrivé là, après les succès – et beaucoup de navets – qui ont émaillé une longue carrière ? « On envie le comédien, parfois à juste raison, mais il faut aussi le plaindre, explique le vieux sage, qui file vers ses 93 ans. C’est un métier dans lequel la peur règne. La peur de ne pas trouver de travail. Vous n’avez rien et c’est une injustice. Les impôts par exemple. Pour mon premier film de la saga des Gendarmes, j’ai eu 6 000 francs. Mais pour les derniers de la franchise, le fisc m’a pris 75 %. Or, l’année suivante, je n’ai pas travaillé… » Dans une récente interview donnée sur RTL, le comédien regrettait que « la moitié de [ses] gains » aille aux impôts.
Et puis il y a la famille, ce clan pour lequel il reste un patriarche toujours prêt à sortir un billet du portefeuille – il est père de trois enfants, deux garçons et une fille. « J’ai toujours des frais, mes petits-enfants notamment. J’ai tout payé pour mes gamins, leurs études, leurs mariages… » Conseillerait-il aujourd’hui à des jeunes de se lancer dans le métier ? « Il faut avoir ça dans le ventre, mais il faut aussi qu’ils s’attendent à être confrontés à des difficultés. C’est un métier peu sûr et aléatoire. Si cela ne marche pas, on fait comment ? C’est peut-être la profession où il y a le plus de chômage. »
Une « réplique à la con » dans les Ch’tis
Pour tenir si longtemps, il reconnaît avoir accepté beaucoup de films, pas toujours les meilleurs, et souvent des apparitions plutôt que de grands rôles. « Je les ai faits parce que j’avais besoin de travailler. Je tourne dans ce qu’on me donne. Donnez-moi quelque chose de mieux, je le ferai ! » Quand Dany Boon est venu lui proposer de donner la réplique dans Bienvenue chez les
Ch’tis – « C’est le Nord ! » –, il a d’abord refusé, avant de finir par prendre son chèque. « Boon a insisté et a doublé mon cachet, explique-t-il dans Le Figaro. On m’a donné un bon salaire, très intéressant, et ils m’ont trouvé cette réplique à la con… »
On le retrouve aujourd’hui dans le film Hôtel Transylvanie 2, où il double un vampire aux côtés de Kad Merad et d’Alex Goude, toujours partant pour arrondir ses fins de mois. Même si le cœur n’y est plus : l’acteur populaire vient en effet de perdre sa femme et son frère, deux décès coup sur coup dont il a beaucoup de mal à se remettre. « Pour moi, c’est à peine vivable, confiait-il sur RTL le mois dernier. Dans la journée, ça va, parce qu’il y a de l’animation, mais la nuit quand on est tout seul, on a des moments terribles. »
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Source : Gros plan – Google Actualités
