Il y a trois ans, Lauren Wasser était un mannequin sportif et réputé de Santa Monica (Californie, États-Unis). Aujourd’hui âgée de 27 ans, Lauren est toujours modèle, mais il lui manque une jambe. La jeune femme a été amputée à la suite d’un Syndrome du choc toxique (SCT) provoqué par le port intensif d’un simple tampon hygiénique. Ce dernier ayant favorisé le développement d’une bactérie apparentée au staphylocoque doré et venue se loger dans ses parties intimes.
« C’était la douleur la plus atroce que j’aie jamais ressentie »
Un « staphylo » qui s’est ensuite rapidement répandu dans son sang et a entraîné un choc violent, comparable à une septicémie. Comment ? Selon Lauren, qui témoigne de sa mésaventure dans les médias et tente aujourd’hui de sensibiliser les jeunes femmes aux effets néfastes des tampons sur la santé, cette protection hygiénique, souvent composée de fibres synthétiques, peut favoriser le développement de la bactérie jusqu’à générer, dans certains cas très rares, ce SCT. Des cas pourtant déjà maintes fois pointés du doigt dans des études de santé publique menées dès les années 1980.
« C’était la douleur la plus atroce que j’aie jamais ressentie. Je ne saurais même pas la décrire », raconte ainsi dans Vice Lauren, qui a été découverte chez elle inconsciente ce 2 octobre 2012. Ce jour-là, la jeune femme est transportée aux urgences de l’hôpital St. John’s souffrant de plus de 40 de fièvre. Lauren, dont les organes internes avaient en partie cessé de fonctionner, était à deux doigts de la crise cardiaque. Malgré l’intervention de l’équipe médicale, l’état de la jeune femme a continué à se dégrader : l’infection s’est étendue à sa jambe, se transformant en gangrène et conduisant à l’amputation du membre.
« Ne dormez pas avec un tampon, utilisez une serviette hygiénique »
Depuis et avant de mener son combat à travers les médias, Lauren, soutenue par sa mère, a attaqué en justice la marque de tampons Kotex, qu’elle utilisait pourtant depuis une dizaine d’années (à noter que cette marque n’est pas la seule à pouvoir provoqué un STC, NDLR). « Ce tampon a détruit ma vie. Je n’en aurais jamais utilisé en sachant que je risquais de tels soucis de santé. », confie encore à Vice celle qui souhaite que son combat la mène jusqu’au Congrès américain où elle militerait en faveur du projet de loi « Robin Danielson Act » (lire en encadré).
Et si l’entreprise Kotex mentionnait dans la notice le risque éventuel de SCT, comme la loi l’y oblige déjà, les conseils pour l’éviter ne sont pas assez clairs, estime la famille Wasser. Selon son avocat, Hunter J. Shkolnik, il devrait être indiqué sur toutes les boîtes de tampons : « Ne dormez pas avec un tampon, utilisez une serviette hygiénique. »
La sénatrice démocrate Carolyn Maloney, surnommée « Mrs Tampon », défend ce projet de loi portant le nom d’une autre victime de SCT, pour obliger les fabricants à dévoiler la composition des tampons et autres protections hygiéniques. Elle souhaite avant tout renforcer les obligations d’indications faisant référence au Syndrome du choc toxique.
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Source : Gros plan – Google Actualités