La polémique autour d’une page Facebook mettant en scène des détenus de la prison marseillaise des Baumettes exhibant liasses de billets et produits stupéfiants n’en finit pas d’enfler, au point de faire réagir jusqu’au sommet de l’Etat.
Après cette première publication, révélée lundi 5 janvier par La Provence et qualifiée de « page Facebook de la honte » par le Front national, le quotidien Nice Matin a également publié mardi des captures de photos postées sur les réseaux sociaux montrant des détenus de la prison de Nice. Le député-maire de la ville, Christian Estrosi, « scandalisé », a interpellé « solennellement » la garde des sceaux, Christiane Taubira. Le président de la métropole Nice-Côte d’Azur a notamment déclaré :
« Il convient de prendre des mesures fortes pour interdire ce type de comportement. Je demande solennellement au garde des sceaux, Christiane Taubira, de s’inquiéter de ces attitudes et de faire, pour une fois, preuve d’autorité plutôt que de laxisme en interdisant à ces détenus de bénéficier d’aménagements de peine »
ENQUÊTES JUDICIAIRES ET FOUILLES CIBLÉES
Une position d’autorité que le gouvernement n’a pas tardé à adopter, en promettant des sanctions. « Les détenus identifiés vont passer en commission de discipline et pour ceux qui bénéficient d’un emploi, il leur sera supprimé », a souligné Pierre Rancé, porte-parole de la chancellerie. Des enquêtes judiciaires ont également été ouvertes sur ces deux incidents, alors que les photos ont été postées depuis l’extérieur des établissements. Par ailleurs, des « fouilles sectorielles » ont été déclenchées à la suite de ces publications, fouilles qui « permettent de tomber très vite sur les objets » exhibés par les détenus, a-t-il souligné.
Ces fouilles ciblées sont, selon la chancellerie, plus efficaces que les fouilles générales de cellules de tout un établissement, réclamées par certains syndicats de surveillants. Les fouilles à corps systématiques, notamment après les parloirs où des objets peuvent être passés aux détenus, avaient été supprimées dans une réforme pénale de 2009, sous l’ancienne majorité de droite, rappelle le ministère.
LE GOUVERNEMENT SE DÉFEND
M. Rancé a également souligné que 282 portiques de sécurité classiques ont été installés dans le cadre du « plan de sécurisation » des prisons de 33 millions d’euros annoncé en 2013 par Christiane Taubira, avec également l’installation de filets pour empêcher le lancement depuis l’extérieur de drogue ou de portables dans les cours de promenade.
Des brouilleurs ont également été installés et il n’est « pas question » d’envisager l’autorisation des portables en détention, même avec des restrictions, comme l’a proposé le contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan.
Concernant le manque d’effectifs de surveillants dénoncé par des syndicats, la chancellerie souligne que 94,5 % des effectifs sont pourvus aux Baumettes et 95,5 % à Nice. Et que la construction de 6 500 places de prison neuves est « budgétée » d’ici à 2017, dont 3 500 seront bâties à fin 2017, alors qu’il n’y avait « aucun engagement de dépense » pour les 20 000 places de prison votées par l’ancienne majorité de droite en mars 2012, quelques mois avant l’alternance.
Source Article from http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/06/apres-la-diffusion-de-photos-de-detenus-sur-facebook-le-ministere-de-la-justice-promet-des-sanctions_4550337_3224.html
Source : Gros plan – Google Actualités