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En Allemagne, la patience face aux manifestants « anti-islam » s’effrite – Le Monde

Germany Anti Islamization Rally

Manifestation anti-Pegida à Berlin, le 5 janvier.

Dresde a connu, lundi 5 janvier, un nouveau record de mobilisation « contre l’islamisation de l’Allemagne et de l’Occident » : près de 18 000 personnes se sont réunies dans la ville allemande à l’appel d’un mouvement emmené par des groupuscules d’extrême droite, qui se fait appeler « les Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident » (Pegida).

La presse allemande, qui a déjà largement couvert ce phénomène depuis son apparition subite en octobre, multiplie les réactions mardi. Elle reconnaît l’importance de la manifestation de lundi, quelques jours après une condamnation explicite de Pegida par Angela Merkel. Dans son adresse du Nouvel An, la chancelière avait appelé à ne pas participer à ces manifestations, estimant qu’elles étaient organisées par des gens au « cœur » rempli de « préjugés » et de « haine ». L’ensemble des partis politiques l’avaient suivie, à l’exception du nouveau parti eurosceptique Alternative pour l’Allemagne, très proche de Pegida.

En images : pro et anti-Pegida, l’Allemagne manifeste depuis 2 mois

A la suite de cette déclaration, le tabloïd à grande diffusion Bild aligne lundi 80 appels de personnalités politiques, religieuses, de chefs d’entreprise, d’artistes et de sportifs qui disent « non à Pegida », chacun en un court paragraphe accompagné d’une photo. L’ancien chancelier Helmut Schmidt y dénonce un mouvement qui se nourrit « de vagues préjugés, de haine de l’étranger et d’intolérance ». Son successeur Gerhardt Schröder appuie : « Ce n’est pas l’Allemagne. »

Une manifestation anti- à Berlin le 5 janvier.

Capture de la « une » du site de « Bild » mardi 6 janvier.

Le message est bref, et c’est peut-être sa force, estime Berthold Köler, l’un des éditeurs de la Frankfurter Algemeine Zeitung (FAZ). Le quotidien loue la clarté de la position prise par la chancelière Merkel vendredi, qui a su choisir « un camp ». Tout comme les églises protestantes et évangéliques de Cologne, note-t-il : la cathédrale et les lieux de culte étaient éteints durant les manifestation de lundi, comme de nombreux autres bâtiments. Un signe que les Eglises refusent d’être instrumentalisées par le mouvement dans sa défense de la « civilisation européenne » et chrétienne.

Depuis l’apparition de Pegida, qui a pris de court les élites politiques et économiques allemandes, une réponse a été martelée : il faut « dialoguer » avec les manifestants, « prendre au sérieux » leurs inquiétudes, « expliquer » la politique d’immigration allemande. Mais comment ? Mystère.

Le parti de Mme Merkel jugé ambigu

Ainsi, selon l’éditorialiste de la FAZ, la CDU, le parti conservateur au pouvoir, a échoué à engager ce dialogue, faute de clarifier sa position. « Pas une fois la CDU n’a pu trouver un moyen de répondre aux plaintes et aux craintes des citoyens, montrant qu’elle les prend au sérieux, sans donner du grain à moudre aux éléments radicaux de Pegida. » Un mélange de critique et de compréhension avec lequel Angela Merkel a pris ses distances, estime-t-il.

Selon un sondage publié vendredi dans la Süddeutsche Zeitung, 67 % des Allemands jugent « exagéré » de dire que l’islamisation fait courir un danger à l’Allemagne ; 29 % pensent en revanche que l’islam a acquis une influence suffisamment grande dans le pays pour justifier les manifestations organisées par Pegida. Volker Wagener, de la Deutsche Welle, estime que Pegida est un « forum de solutions simplistes » à bien d’autres craintes : protestation économique, refus des partis, culte de l’autorité, crise culturelle… Et si les contre-manifestations de solidarité avec les musulmans sont aujourd’hui plus importantes que celles de Pegida à travers l’Allemagne, ce dernier domine encore Dresde et pèse sur l’est du pays. Pegida « est comme une manifestation générale de l’Allemagne de l’Est contre l’Ouest multiculturel », écrit l’éditorialiste.

Enfin, la presse allemande se penche plus en détail lundi sur les figures politiques qui peuvent profiter de ces manifestations. Die Zeit étudie le cas du porte-parole du parti Alternative pour l’Allemagne, qui a fait carrière dans « la presse menteuse » qu’il dénonce aujourd’hui. Et le magazine Der Spiegel explique la guerre des chefs qui agite actuellement « un parti salement intrigant », à quatre semaines de son bureau national. Un chef qui devra diriger vers les urnes le mouvement de colère actuel.

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Source Article from http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2015/01/06/en-allemagne-la-patience-face-aux-manifestants-anti-islam-seffrite/
Source : Gros plan – Google Actualités

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