La plate-forme Admission post-bac, qui permet aux élèves de terminale de s’inscrire dans le supérieur, ouvre dans deux semaines. Le Monde Campus a demandé à des lycéens venus au salon des grandes écoles du « Monde », qui se tient jusqu’à ce dimanche 16 novembre à Paris, de nous raconter ce qu’ils sont venus y chercher et l’orientation qu’ils envisagent.
Roméo : « Mes parents m’ont recommandé les écoles les mieux cotées. Mais je ne veux pas avoir le même parcours qu’eux »
« Je ne suis pas venu au salon pour cibler des écoles particulières, mais plutôt pour découvrir la manière d’accéder aux classes préparatoires », explique Roméo, 17 ans, élève de terminale S au lycée Blaise Pascal. Il est accompagné de ses parents et de sa sœur qui cherche plutôt « du côté de Science Po et des écoles de commerce ». Lui s’est rendu sur les stands de l’école des Mines et celui des Arts et métiers.
Selon lui, « les aides à l’orientation sont nombreuses », mais dans les lycées, « elles ne sont pas bien faites. Les questionnaires qu’on nous soumet n’informent pas vraiment. Ici, c’est plus intéressant, mais l’idéal, c’est d’avoir quelqu’un dans son entourage qui s’y connaît et qui nous conseille. Mes parents viennent de milieux scientifiques et savent comment fonctionnent les concours. Ils m’ont recommandé les écoles les mieux cotées. Mais je ne veux pas avoir le même parcours qu’eux. Je m’intéresse plutôt à la recherche, à l’optique, aux énergies renouvelables. Alors que ma mère est dans la recherche en matériaux et mon père dans l’aéronautique. C’est vrai que j’ai un milieu familial qui me prédispose aux sciences plus qu’à la littérature ! »
Coralie : « Rencontrer les étudiants de l’Université de Montréal pour tout savoir du cursus en sciences biomédicales »
Coralie le sait avec certitude : elle sera médecin. Une envie qui date de l’année dernière, alors qu’elle effectuait sa première terminale, au lycée Sainte-Famille, à Amiens. « J’ai toujours été passionnée par les cours de biologie, l’étude du corps humain, comprendre comment fonctionnent les maladies. » Mais en France, le concours est trop difficile selon elle, des « amis en ont un très mauvais souvenir. » Elle envisage donc de faire le grand saut : traverser l’Atlantique, pour étudier au Québec… ou en Belgique, si elle n’y arrive pas.
Elle a franchi les portes du salon avec un seul objectif en tête : « rencontrer les étudiants de l’Université de Montréal, pour tout savoir du cursus en sciences biomédicales. Ils m’ont expliqué que la médecine était très sélective chez eux aussi, en particulier pour les étudiants internationaux. Ils m’ont conseillé de commencer par une licence pour acquérir la nationalité canadienne, ce qui faciliterait mon entrée en master. » Ce qui lui prendrait trois ou quatre ans… « Je suis prête à faire ce sacrifice, des études longues, prendre de la distance, m’expatrier, même si je ne pas sais encore si ma famille l’acceptera », explique la jeune fille.
Juliette : « Il y a un manque d’information au niveau de l’orientation postbac qui me sidère. »
« Le journalisme, c’est ce que je veux faire depuis que j’ai huit ans. J’adore fouiller, chercher l’information là où elle se cache”, confie Juliette, 17 ans, qui précise avoir effectué son stage d’observation de 3e… au Monde.fr, et en garder un bon souvenir. Cette élève de terminale ES au lycée Claude Monet, à Paris, vient d’arriver devant le stand de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, et souhaite connaître les exigences et les éléments nécessaires à la composition de son dossier. Comme cette école et bien d’autres du même secteur recrutent sur concours au niveau licence, il lui faut envisager une première orientation : “Je suis d’abord allée voir une prépa privée de sciences politiques, qui est l’autre domaine qui m’intéresse… mais à vrai dire, je suis un peu perdue. L’ambiance des prépas, bachoter jusqu’à point d’heure, je ne vois pas l’intérêt. De l’autre côté, la fac ne me plaît pas non plus. »
La jeune femme, qui ambitionne de devenir journaliste politique, se sent prisonnière d’une impasse : « Il y a un manque d’information au niveau de l’orientation postbac qui me sidère. Il y a soit la fac, soit une prépa, et ceux qui veulent ni l’un ni l’autre sont laissés de côté. Comme s’il n’y avait pas d’alternative envisageable ». Elle est venue au salon tenter de forger sa propre voie en allant chercher elle-même, de stand en stand, l’information à la source. Une démarche déjà journalistique, en somme.
Iriles : « Quand on arrive en terminale, on n’a plus beaucoup de temps pour faire nos recherches et sélectionner nos écoles »
Agé de 17 ans et élève de 1ère S, Iriles a préféré prendre les devants : « Quand on arrive en terminale, on n’a plus beaucoup de temps pour faire nos recherches et sélectionner nos écoles ». Venu du lycée Pierre de Coubertin à Meaux (Seine-et-Marne), il a les idées claires et un objectif précis : « Faire une école d’ingénieurs spécialisée dans la robotique, la médecine et la biomécanique. » Iriles voudrait travailler sur le futur des prothèses pour les membres, les yeux et les organes, contrôlées « par les informations des nerfs ou par les contractions musculaires, qui permettent de remplacer les membres perdus ou même d’améliorer les fonctions du corps ». Pour y arriver, le jeune homme vise une école en particulier : l’UTC, à Compiègne. « Mais elle n’est pas présente aujourd’hui », regrette-t-il. Alors, il regarde aussi du côté des écoles d’ingénieurs plus généralistes. « J’ai une vision précise, mais il faut savoir être flexible. Je pourrai toujours changer d’orientation, j’ai encore le temps ! », sourit-il.
Victor : « J’irai aux journées portes ouvertes pour préciser mes envies et mon dossier. »
Victor, 17 ans, élève de terminale S au lycée Pierre de Coubertin de Meaux, « recherche plutôt une école d’ingénieur généraliste, avec spécialisation en aérospatial ou en chimie, les domaines qui m’intéressent le plus ». Il est un peu déçu de voir que les écoles d’informatique sont plus représentées, mais apprécie ce genre de salon parce « qu’on peut poser des questions à des étudiants, récupérer des informations assez générales et se renseigner sur les journées portes ouvertes. J’ai prévu d’aller à un certain nombre d’entre elles, pour préciser mes envies et mon dossier. »
Alexandra : « Les salons sont pratiques pour les jeunes de province »
Alexandra, élève de 1ere S, a fait une heure et demie de route pour venir depuis Villiers-Saint-Frédéric, dans les Yvelines. Sa soeur Emilie l’accompagne. A 24 ans, elle a un bac +4 et vient conseiller sa petite soeur, mais aussi se renseigner sur un master en agro alimentaire. “Les salons sont pratiques pour les jeunes de province car les écoles se réunissent toutes en un seul lieu, ce qui facilite nos recherches. On rencontre des étudiants riches de leur cursus, qui peuvent partager leur expérience et nous donner des infos plus concrètes que ce qu’on peut glaner sur internet ». Elle aimerait faire une école d’ingénieurs, « car il y a plus de débouchés ». Mais ce qui l’intéresse depuis toute petite, c’est l’architecture, tandis que « le domaine des nano-technologies [l]’intrigue aussi beaucoup. » Elle apprécie aussi les salons parce qu’ils « permettent de révéler des cursus auxquels on n’avait pas pensé ». L’Université Paris Diderot et l’ESME ont retenu son attention. Elle montre son sac rempli de brochures d’écoles : “Nous avons récupéré une mine d’infos pour les trier et faire notre choix tranquillement une fois de retour à la maison”. Toutes deux prévoient de se rendre aux journées portes ouvertes pour affiner leurs choix.
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Salon des grandes écoles du « Monde » (SAGE), Jusqu’au dimanche 16 novembre 2014, à Paris, pour aider les élèves et étudiants à s’orienter, de la 1ere à Bac +2. Entrée gratuite. Préinscriptions et informations sur le site web http://www.salon-grandes-ecoles.com/ et sur sa page Facebook.
Source Article from http://campus.lemonde.fr/campus/article/2014/11/15/il-y-a-un-manque-d-information-au-niveau-de-l-orientation-post-bac-qui-me-sidere_4524281_4401467.html
Source : Gros plan – Google Actualités