Sebastian Vettel devrait bien rejoindre Ferrari après avoir annoncé son départ de Red Bull, l’écurie avec laquelle il a conquis quatre titres mondiaux. L’Allemand a-t-il raison de rejoindre une Scuderia en pleine restructuration ? Les questions sont nombreuses dans le paddock à commencer par les raisons qui ont conduit à cette séparation entre le Taureau Rouge et son chef de file.
« Nouvelle paire de pilote pour 2015 ». Le communiqué, titré ainsi par l’écurie, a fait l’effet d’une bombe ce samedi dans le paddock de Suzuka. Red Bull a surpris son monde en officialisant la fin de sa collaboration avec Sebastian Vettel dès le terme de la saison 2014. Contraint, forcé en fait. L’Allemand était arrivé en 2009 chez Red Bull mais restait sur une saison et demie au sein de l’écurie sœur Toro Rosso (décrochant son premier succès à Monza en 2008). Le père de l’Allemand, interrogé par Die Zeit en 2009, confiait en plus que l’aide financière apportée par le Taureau Rouge dès 2004 avait été décisive. Interrogé après la séance de qualifications du Grand Prix du Japon, Vettel n’a pas caché son émotion. « Red Bull et moi avons fait un chemin incroyable ensemble, a-t-il souligné devant la presse. Évidemment c’est difficile mais à un moment, vous voulez faire quelque chose de différent. C’est une décision très dure à prendre après 15 ans ensemble avec Red Bull, c’est un jour difficile. »
Vettel-Red Bull, Red Bull-Vettel, l’alliance a longtemps paru naturelle entre la marque de boissons énergisantes et le jeune Allemand aux dents longues. Le duo aura été synonyme de succès, 38 en F1 avec un incroyable quadruplé au championnat du monde des pilotes de 2010 à 2013. Alors pourquoi ce départ, susurré depuis quelques semaines, déjà suspecté depuis quelques mois sans que l’on ne puisse totalement pressentir que l’issue serait si rapide, le champion du monde disposant encore d’un an de contrat ? Si Vettel assure partir sans regrets ni anicroches, on n’est pas totalement forcé de croire l’Allemand. Ce dernier a éprouvé toutes les peines du monde à s’adapter au nouveau règlement. Plus rétive sur les freins, plombée par un moteur Renault en déficit de puissance par rapport à Mercedes, sa RB 10 était ainsi aux antipodes des comportements de ses flèches précédentes. La chute a été dure à digérer et rendue encore plus difficile par les trois succès de son nouveau coéquipier Daniel Ricciardo.
Chez Ferrari comme « Schumi »
Vettel, régulièrement battu par l’Australien, ne s’est plus senti aussi soutenu en interne. Les petites phrases successives de ses patrons l’enjoignant à plusieurs reprises à rectifier le tir l’auraient-ils touché dans son égo, lui qui pensait être intouchable ? Possible. Il s’attache aujourd’hui en tout cas à ménager les susceptibilités. « Je ne pars pas parce que je n’aime pas l’écurie, des personnes ou la situation actuelle, je ne fuis pas quoi que ce soit. C’était le bon moment, il y avait une voix à l’intérieur de moi ainsi que la soif de faire quelque chose de nouveau, assure-t-il. Donc, même si ce n’est pas la décision la plus facile à prendre, vous avez à écouter votre cœur et faire votre chemin. Je me sens prêt et le moment est venu d’entamer autre chose. »
Vettel, qui ne dispose pas d’agent et gère sa carrière seul, aurait prévenu ses patrons vendredi, lesquels ont donc dégainé un communiqué de presse dans les heures suivantes, en plein milieu d’un week-end de Grand Prix, sachant sans doute que l’information serait difficile à cacher plus longtemps. Ils ont si peu tardé qu’ils ont même déjà remplacé l’Allemand ! Le Russe Daniil Kvyat, aujourd’hui chez Toro Rosso, rejoindra l’écurie mère. Précipitation, calcul ou petite revanche teintée de ce que certains jugeront comme un manque de tact ? Christian Horner, le team manager de Red Bull, a en plus lâché ce que tout le monde sait. « Ferrari lui fait une offre très attractive », a-t-il confié à Autosport. Si Ferrari, dont on attend encore des nouvelles concernant Fernando Alonso au départ inéluctable, n’a encore rien confirmé, Vettel devrait bien s’envoler pour l’Italie au sein d’une Scuderia en perpétuelle reconstruction depuis un an.
La crise couve au sein du Cavallino où les sièges sont éjectables depuis quelques mois. Les patrons Luca Di Montezemolo et Stefano Domenicali en ont fait récemment les frais, payant le manque de performance chronique et une F 14 T ratée, seulement sauvée par la rage d’Alonso. Le pari de Vettel semble risqué, très risqué même car la reconstruction de la Scuderia devrait encore nécessiter une longue phase de tâtonnements. Le retard sur Mercedes est manifeste. Raïkkönen, dont les performances moyennes interrogent, n’est pas encore assuré de garder son baquet. Aujourd’hui, Vettel quitte la deuxième écurie du plateau pour la quatrième si l’on suit le classement des constructeurs. « Baby Schumi », comme il reste surnommé, doit rêver d’une carrière parallèle à celle de son idole. Début 1996, à 27 ans, Schumacher, auréolé de deux titres avec Benetton, avait rejoint Ferrari également en reconstruction sous l’égide de Jean Todt. Il avait mis cinq ans à conquérir une nouvelle couronne mondiale avant de survoler la F1 jusqu’en 2004. Après tout, Sebastien Vettel n’a lui que tout juste… 27 ans !
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Source : Gros plan – Google Actualités